« Le code de déontologie interdit aux chirurgiens-dentistes la publicité. Pourtant, un centre parisien low- cost bénéficie de 3 mn de publicité gratuite dans le JT de 20 h de TF1. Inacceptable pour la CNSD.
Alors que le Congrès de l’Association Dentaire Française s’achevait après 5 jours consacrés à la qualité des soins et à la Révolution Numérique en médecine bucco-dentaire, les chirurgiens-dentistes découvraient avec surprise un reportage diffusé dans le cadre du Journal Télévisé du 29 novembre sur TF1.
Ce reportage faisait la promotion de l’équipement d’un pseudo centre dentaire monté par un diplômé d’Ecole de Commerce qui prétend « offrir des prothèses moins chères » grâce à une meilleure organisation.
Pourtant le modèle économique de ces structures est bien connu, leur fonctionnement a été démonté par de nombreux reportages. Ils mettent en avant que les baisses tarifaires sur la prothèse sont obtenues par la sélection des patients et des actes. Les soins de prévention, conservateurs ou chirurgicaux, dont les tarifs autoritairement fixés sont parmi les plus bas d’Europe, n’y sont pas réalisés.
Il apparaît même que, dans ce centre, les plans de traitement ne sont pas décidés par les chirurgiens- dentistes, mais par des « commerciaux » spécialistes de la rentabilité. Pourtant seuls les chirurgiens- dentistes sont autorisés par la loi à analyser l’état bucco-dentaire du patient et à lui proposer les soins médicalement indiqués. Des photos sur le site du centre montrent même que certains actes médicaux sont réalisés par des auxiliaires, ce que le code de la Santé publique interdit formellement.
Plus caricaturale encore est la prétendue « comparaison des prix ». Le tarif promu de 500€ sur les couronnes est en réalité proche de la moyenne nationale constatée (530€-540€), bien loin des 900€ annoncés. Il ne s’agit donc en aucun cas d’une « bonne affaire » pour les patients, qui pourraient trouver des honoraires comparables auprès des praticiens libéraux.
La CNSD demande que la profession bénéficie d’un droit de réponse dans un reportage objectif expliquant la réalité des coûts et des charges d’un cabinet dentaire et détaillant la formation des honoraires. Elle réitère sa demande au ministère de la Santé pour faire respecter la vocation sociale des centres de santé et le respect des mêmes obligations déontologiques auxquelles sont soumis tous les professionnels de santé. C’est une exigence minimale que les pouvoirs publics doivent assumer pour protéger les patients de la dérive mercantile promue par ces pseudo- centres de santé qui transforment l’exercice médical en commerce et le patient en marchandise ! »
Contact presse : alseda@cnsd.fr