« En réaction à la décision du Conseil Constitutionnel qui abroge le tiers payant généralisé obligatoire pour les sommes relevant des complémentaires santé, Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française, déplace le focus sur les médecins qui ont inspiré le recours des parlementaires au Conseil Constitutionnel : « les syndicats médicaux doivent arrêter de faire de la surenchère sur le dos du tiers payant, qui est une mesure plébiscitée par les Français ».
« Les positions dogmatiques doivent disparaître afin de centrer le débat sur l’intérêt des patients », insiste-t-il dans challenges.fr.
Le premier effet du tiers payant est de permettre l’accès financier aux soins à ceux qui ne peuvent avancer les frais de santé : ce dispositif existe et fonctionne déjà couvrant 7 millions de CMUC et 4.6 millions d’ACS. Ces dispositifs sont disponibles, mais le taux de recours est partiel : environ 70% pour la CMUC et 40% pour l’ACS[1] .
Elargir le tiers payant à l’ensemble des assurés et le rendre obligatoire relève d’un autre objectif pour les organismes complémentaires : mettre la main progressivement sur le financement du panier de soins que l’assurance maladie renonce à couvrir. Une fois devenus payeur principal, les complémentaires santé, rendues par ailleurs obligatoires à tous les salariés, proposent leurs réseaux de soins.
Elles le font depuis longtemps dans les domaines de l’optique et des soins dentaires. Les réseaux s’étendent maintenant à certains soins chirurgicaux où l’assurance maladie renonce à financer le progrès chirurgical. Contournant la Loi Leroux qui empêche de contracter directement avec les médecins, les assureurs contractent avec les établissements de soins. Les médecins se trouvent otages des engagements de leurs établissements en perdant leur liberté tarifaire. Les patients sont guidés par leur complémentaire vers les établissements qui ont passé contrat.
Une fois le système établi, les assureurs qui n’ont aucun devoir de solidarité, déplacent le curseur du financement selon leurs intérêts, qui ne sont pas ceux des patients. La sélection du risque fait son ouvrage.
C’est ce modèle que défend Etienne Caniard. Où est l’intérêt des patients ? »
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