La Grande conférence de santé, lancée par le Premier ministre en mars 2015, a vu son aboutissement le 11 février 2016. Au siège du Conseil économique, social et environnemental, les acteurs se sont succédé pour présenter leurs travaux, leur bilan, les réformes préconisées ou envisagées. Mais cette « Grande conférence de la santé » porte bien mal son nom : entre discours sur la formation et renforcement de l’exercice libéral, ce n’est en fin de compte qu’une partie des acteurs de la santé qui aura été représentée.
Si l’on en croit les données de la Direction générale de l’offre de soins, en une année, 12,1 millions de patients sont hospitalisés pour des activités de médecine, chirurgie, obstétrique. Certains d’entre eux étant hospitalisés plusieurs fois, ce sont au total près de 28 millions de séjours hospitaliers qui sont réalisés chaque année. Près d’un million de patients sont hospitalisés en soins de suite et de réadaptation, pour un total de 36 millions de journées. En psychiatrie, les 433 000 patients hospitalisés représentent 26,2 millions de journées d’hospitalisation. Il y a chaque année 18,6 millions de passages aux urgences hospitalières. Rappelons enfin que près de 1,2 million de personnes travaillent dans la fonction publique hospitalière.
De l’hôpital on n’a pourtant guère parlé. D’autres sujets ont en revanche été traités : il a été question de renforcer les passerelles et les échanges entre les formations médicales et paramédicales, ou encore de favoriser la médecine libérale.
Parmi les 22 mesures annoncées, on retiendra ainsi la volonté d’universitariser les études paramédicales et celle d’adapter le numerus clausus applicable aux études médicales en le régionalisant, des réformes, justes, de la protection sociale des étudiants (alignement sur le statut des étudiants à l’université) et des médecins libéraux (congés maternité), le retour de la certification pour les médecins, ou encore la volonté de refonder le statut de praticien hospitalier… pour renforcer les passerelles avec l’exercice libéral.
De nombreuses mesures ont concerné la médecine libérale. L’hôpital s’en réjouit compte tenu des enjeux de prise en charge dans les territoires entre les établissements et les professionnels de santé.
Fallait-il pour autant occulter les importantes questions relatives à l’avenir des établissements de santé ? Il faut croire que le Plan triennal et la perspective des futurs Groupements hospitaliers de territoire sont des sujets anecdotiques au sein du système de santé.
Le système de santé de demain s’écrit maintenant. L’hôpital public y a toute sa place, les communautés hospitalières y travaillent au quotidien, les pouvoirs publics doivent en tenir compte.
Tout se passe aujourd’hui comme si, pour espérer être écouté, il fallait s’opposer plutôt que proposer.
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