La directive européenne 2013/55 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles doit voir son application en droit français prochainement par le biais d’une ordonnance qui modifiera le code de la santé publique.
Ce texte prévoit un accès partiel à la profession de masseur-kinésithérapeute. En effet, un ressortissant étranger de la communauté européenne pourra demander à venir exercer en France son activité professionnelle, qui pourrait être assimilée à une partie de la massokinésithérapie (par exemple le massage). Cet exercice partiel, de notre exercice massokinésithérapique, sera permis dans la mesure où les différences avec notre niveau de formation seront tellement importantes que pour obtenir une autorisation d’exercer pleinement notre profession, il lui faudrait pratiquement refaire notre cursus de formation en entier. Il pourra ainsi se voir octroyer le droit d’exercer partiellement notre profession sur notre territoire.
Notre profession est donc bradée pour faciliter le libre échange des travailleurs et donc le commerce plutôt que la qualité des soins et la sécurité de nos patients !
Nous allons donc voir arriver des praticiens qui ne seront habilités qu’au massage ou à la balnéothérapie non par choix éclairé quant aux bénéfices de ces techniques mais parce qu’ils n’en maîtriseront pas d’autres !
Qu’en est-il de la sécurité du patient et du risque de perte de chance quand un praticien n’a qu’une vision parcellaire du patient, de sa pathologie et de ses possibilités de prise en charge ?
Au comble de l’aberration, le projet d’ordonnance prévoit que le professionnel européen pourra inscrire sur sa plaque son titre dans sa langue d’origine… Par ce texte, l’Etat suppose-t-il que tous les français parlent couramment le lituanien ou le bulgare ?
La FFMKR continue à s’opposer vindicativement à cette volonté d’homogénéisation européenne entre toutes les professions « prestataires de services ».
Un masseur-kinésithérapeute est-il un prestataire de service comme les autres ? Les risques encourus par les services d’un plombier polonais sont-ils comparables à ceux encourus par le patient en soin chez son « pseudo kiné » en exercice partiel ?
A l’heure où la profession s’interroge sur comment élever son niveau de compétence en s’inspirant des modèles étrangers, la FFMKR s’insurge de voir se mettre en place une telle politique de nivellement vers le bas.
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