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Résultat de l’enquête SMPS-IFOP sur les conséquences des GHT (Communiqué)

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Une demande de revalorisation des conditions d’exercices et une perception globalement négative de la mise en œuvre des GHT chez les directeurs, ingénieurs et cadres

3 chiffres-clé :

  • 60% des directeurs, ingénieurs et cadres interrogés évoquent une dégradation prévisible de leurs conditions de travail.
  • 60% estiment que la mise en oeuvre des GHT ne traduit pas la confiance dans les acteurs de terrain.
  • 82% anticipent une complexification des établissements de santé induite par les GHT.

Le SMPS et l’IFOP ont réalisé une enquête sur les conséquences des groupements hospitaliers de territoires (GHT) telles que perçues par les directeurs, ingénieurs et cadres exerçant en établissements de santé ou médico-sociaux.

1046 professionnels ont répondu à cette enquête sur une période de deux semaines. Sur le profil des interrogés, il faut noter que les questions ont été adressées à des adhérents ainsi qu’à des non adhérents du SMPS, à proportion quasi-égale.

Afin de dresser de grandes caractéristiques,  84% de ceux qui ont répondu exercent dans le sanitaire, 41% sont des directeurs d’hôpital, 20% des directeurs des soins, 13 % des directeurs d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (D3S), 12% des attachés d’administration hospitalière (AAH), 11% des cadres de santé et 3% des ingénieurs.

Parmi ces professionnels, 49% exercent dans un établissement qui n’a pas vocation à être établissement-support de GHT et 37 % en établissement-support.

Les directeurs, ingénieurs et cadres ont une perception claire des objectifs des GHT à 69%, opinions favorables qui s’élèvent à 78% pour les professionnels exerçant en établissement-support. On peut analyser ces chiffres comme la preuve que la stratégie de groupe publique est un objectif bien compris et clair pour les professionnels. Un bémol doit être apporté cependant puisque cette clarté ne se retrouve pas pour les ingénieurs qui répondent « non » à 51% et les attachés d’administration hospitalière qui ne se prononcent pas à 21%.

Alors que les objectifs semblent globalement clairs, les conditions de mise en œuvre des GHT ne trouvent pas l’assentiment des professionnels qui ne les trouvent pas adaptées à 54% des opinions exprimées, alors que 16% ne se prononcent pas. Les visions les plus tranchées se situent chez les directeurs d’hôpital, D3S et ingénieurs qui expriment des opinions négatives respectivement à hauteur de 66%, 67% et 63%.

Lorsqu’on s’intéresse à l’impact anticipé des GHT sur les organisations, l’opinion dominante est là encore très largement négative puisque 82% des professionnels interrogés évoquent une complexification des établissements de santé induite par la réforme. Dans les valeurs extrêmes, cette opinion est partagée par 98% des directeurs des soins.

Le SMPS avait également posé la question de la confiance, thématique mise en avant en début de mandat par la Ministre de la santé qui voulait établir un pacte de confiance avec les professionnels. Les directeurs, ingénieurs et cadres sont 60% à estimer que les groupements hospitaliers de territoire ne traduisent pas la confiance dans les acteurs de terrain. Le pourcentage le plus élevé de perception de défiance se retrouve chez les D3S avec 84% d’opinions négatives ainsi que chez les AAH (76%).

Intéressons-nous à présent à l’impact perçu des GHT sur les métiers des professionnels interrogés. A la question de savoir si les GHT auront un impact sur les métiers des directeurs, ingénieurs et cadres, les sondés évoquent plutôt une évolution floue mais négative à 31% voire une incertitude forte puisque 30% ne se prononcent pas contre 28% d’opinions positives. Dans cet ensemble, les plus pessimistes sur leur avenir sont les directeurs d’hôpital, les D3S et les AAH, avec respectivement 36%, 42% et 39% d’opinions négatives. Les plus partagés sont les directeurs des soins et les cadres de santé avec respectivement 37 et 41% d’optimistes sur l’avenir de leurs métiers, mais 38 et 35% d’indécis.

Face à ces évolutions, une large majorité de 77% de l’ensemble attend un accompagnement de la part des pouvoirs publics, avec des extrêmes à 91% des AAH et 68% des directeurs d’hôpital. Parmi ceux qui avaient répondu par l’affirmative à cette demande d’accompagnement, c’est la nécessité de revalorisation des salaires (notamment dans la prise en compte de l’exercice multi-sites) qui est l’attente la plus forte chez 28% des directeurs, ingénieurs et cadres. Ce souhait est particulièrement souligné chez les directeurs d’hôpital (31%), les directeurs des soins (42%). On remarque également que, toujours parmi ces 77% de l’ensemble, 30% des D3S et des directeurs des soins mettent l’accent sur la nécessité de mieux prendre en compte le nouveau rôle  des directeurs, ingénieurs et cadres ainsi que les nouvelles conditions d’exercice dont l’éloignement du terrain.

Dans les préoccupations plus individuelles, une autre question permet de voir que 68% des directeurs, ingénieurs et cadres n’ont pas de vision claire de leur avenir au sein du futur GHT, chiffre qui atteint 71% pour les professionnels exerçant dans un établissement non-support. Les opinions négatives concernent de façon notoire les ingénieurs (70%), les AAH (96%), les directeurs d’hôpital (64%), les D3S (74%). Elles sont plus modérées mais toujours négatives pour les directeurs des soins (58%) et les cadres de santé (55%).

En partant de ce diagnostic, et toujours en s’intéressant aux trajectoires individuelles, la question suivante permet d’affiner les conclusions individuelles tirées par les intéressés. Dans l’ensemble on notera que 58% des directeurs, ingénieurs et cadres travaillant dans un établissement-support de GHT pensent gagner en intérêt professionnel à moyen ou long terme et en sont satisfaits. En revanche et sur l’ensemble, 22% des professionnels interrogés pensent perdre en intérêt et quitter leur établissement à court ou moyen terme. Parmi eux, les plus optimistes sur leur avenir à moyen/long terme sont les directeurs des soins, AAH et cadres de santé, avec respectivement 61%, 67% et 65% d’opinions positives. Les plus négatifs sont les directeurs d’hôpital, parmi lesquels un sur quatre pense quitter son établissement à court ou moyen terme, 15% pense perdre en intérêt mais rester, et 22% ne se prononce pas.

Enfin, et sur les aspects de statuts et de conditions d’exercice, on remarque que 60% des professionnels interrogés estiment que les GHT vont entraîner une dégradation de leurs conditions de travail. Les directeurs d’hôpital s’expriment plus clairement encore sur le sujet avec 72% d’anticipation de dégradation, devant les ingénieurs avec 68%.  Les cadres de santé sont moins négatifs puisqu’ils ont été 43% à répondre « non » à la question posée. Le doute est en revanche écarté pour toutes les catégories de professionnels à la question « Diriez-vous que la mise en œuvre des GHT nécessite une nouvelle valorisation des conditions d’exercice et de votre statut » puisque 86% des sondés répondent par l’affirmative. Cet élan est encore plus fort chez les professionnels exerçant en établissement-support qui sont affirmatifs à 93%.

Pour le SMPS, les conclusions de ce sondage sont sans équivoque. Il attend avant l’été un dispositif urgent et concret de la part des pouvoirs publics pour accompagner les professionnels. Cet accompagnement sera la condition de la réussite de la mise en œuvre des GHT car aucun changement n’est possible sans l’engagement des directeurs, ingénieurs, attachés et cadres qui porteront le dispositif.

 

> SMPS –  Tel : 01 40 27 52 21 – contact@smpsante.fr

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