Alors que l’assurance-maladie et les syndicats de médecins négocient actuellement la nouvelle convention médicale qui va organiser l’offre de soins de ville pour les prochaines années, l’UFC – Que Choisir a rendu publique son étude sur l’accès aux soins. Le constat est alarmant : « Un recul de l’accès aux soins en 4 ans pour plus de 30 millions de Français. Entre 2012 et 2016, l’accès géographique aux médecins généralistes (à moins de 30 minutes du domicile) s’est dégradé pour plus du quart de la population. L’offre de médecins au tarif de la sécurité sociale a reculé pour plus de la moitié des usagers. »
Vers une accentuation de la fracture sanitaire
Pour Soins coordonnés, les actuelles discussions conventionnelles uniquement centrées sur les augmentations de tarifs des actes n’apporteront pas de réponse pour enrayer la dégradation de l’accès aux soins de la population. Au contraire les pistes actuellement suivies d’augmentations générales des actes de tous les médecins vont accroitre les tensions actuelles.
Telles que présentées dans les discussions conventionnelles ces augmentations représentent au bas mot deux milliards d’euros par an pour 100 000 médecins libéraux, le tout à la charge des assurés !
En outre, ces sommes considérables vont accroitre le fossé entre généralistes et spécialistes. Deux euros sur le C des généralistes représentent au total le double sur l’acte moyen des médecins spécialistes soit 4 euros sur chaque acte en C2. Les revalorisations des actes techniques valoriseront une nouvelle fois les médecins spécialistes qui pratiquent des actes techniques (radiologie et endoscopie principalement).
Le CNOM vient d’annoncer la perte d’un médecin généraliste sur 4 d’ici à 2025 (voir l’atlas de démographie médicale). Cette baisse entraine une progression des déserts médicaux où l’offre de soins ne permet plus de garantir l’accès aux soins de base. Les déserts médicaux et leur extension rapide sont les conséquences directes des conventions qui depuis 2005 ont généralisé les dépassements de tarifs et creusé le fossé entre médecins spécialistes et médecins généralistes.
La convention en cours de discussion se dirige vers une accentuation de ces tendances et va encore diminuer l’attractivité de la médecine générale.
Aménager un nouveau cadre contractuel
Face à cette fracture sanitaire en cours de développement, Soins coordonnés appelle à un nouveau cadre contractuel qui :
+ valorise prioritairement et électivement les médecins généralistes des zones démographiquement défavorisées
+ garantisse l’accès aux soins de qualité sur tout le territoire
+ redonne la primauté de la solvabilisation des actes aux médecins qui ne pratiquent pas de dépassement
+ permette le développement des coopérations pluriprofessionnelles et ouvre aux prises en charges des malades chroniques et des personnes âgées par les communautés professionnelles territoriales de santé prévues dans la loi de modernisation de notre système de santé.
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