« Cinq mois de travail, des semaines de consultation de toutes les spécialités, des sommes d’échanges avec l’ensemble des partenaires conventionnels, notamment les services de l’UNCAM. Pourtant l’échec était prévisible, prévisible pour trois raisons :
• La première est due à la mise en place par le gouvernement et, spécialement, la Ministre de la Santé d’une politique profondément anti libérale et, particulièrement, anti spécialistes au travers de la Loi de modernisation qui, aujourd’hui, devient l’échafaudage de la convention mais, aussi, par la lettre de cadrage qui a été adressée au directeur de l’UNCAM.
• La seconde est la mise en place de mesures de valorisation très dissymétriques et, donc, difficilement acceptables entre les spécialités, ce qui ne manquera pas de créer de la rancœur entre chaque spécialité. Une rancœur très largement exprimée par un syndicat de médecins de généralistes. L’élaboration de cette convention va conduire, inévitablement, à opposer les secteurs 1 et 2, les généralistes et les spécialistes, les spécialités médicales et médico-techniques, la ville et l’hôpital.
• La troisième raison est la résistance au changement. Le changement pour une Assurance Maladie, trop éloignée des professionnels, qui est incapable d’intégrer une valorisation d’une procédure non évaluable au travers de sa base de données. L’inconnu n’est pas acceptable s’il n’est pas maîtrisé dans sa totalité. Par contre, on ne peut que saluer l’audace de son directeur général dans l’ébauche de la hiérarchisation des consultations, c’est un premier pas.
Pour les professionnels, la peur de perdre des avancées financières, le manque de confiance dans le contrat conventionnel, la défiance envers l’État et nos politiques sont prégnants à l’image du Français envers son pays.
La convention est, aujourd’hui, inachevée car le fil conducteur reste invisible pour les acteurs de terrain, elle porte l’exclusion d’une partie de la profession. Mais il n’est pas trop tard, il est indispensable d’inscrire dans la convention un projet partagé d’organisation des soins en inscrivant toutes les spécialités dans le parcours de prise en charge du patient. Le parcours n’est pas à une seule entrée, il faut tuer cette vision qui est un échec comme le constate le NHS aujourd’hui. La convention, au travers des mesures et des financements, doit être le levier pour consolider cette organisation et la valorisation financière, le moyen de mobiliser l’ensemble de la profession.
Ce projet de convention est en l’état inacceptable pour l’U.ME.SPE. qui représente, aujourd’hui, toutes les spécialités. »
Patrick Gasser,
président de l’UMESPE CSMF.
Contact : contact@umespe.com