« Le 25 mai dernier, la journée de lutte contre les hépatites virales n’était encore que nationale et non mondiale comme en ce 28 juillet. Pourtant, la Ministre des Affaires sociales et de la Santé nous annonçait un accès universel pour tous les malades porteurs d’hépatite C en France.
Ce 28 juillet 2016, la journée mondiale nous invite à réfléchir sur la mise en place des solidarités Nord /Sud. Si le VIH compte 37 millions de personnes infectées, l’hépatite B en compte près de 10 fois plus soit 350 millions. 170 millions de personnes sont infectées par l’hépatite C. Dans le monde, 1 personne sur 12 est infectée par une hépatite B ou C. Ces deux hépatites virales sont responsables de 1,4 millions de morts par an et constituent la 7ème cause de mortalité au monde. Chaque année on dénombre 10 millions de nouvelles contaminations.
Le contrôle de ces deux épidémies est maintenant possible avec un vaccin puissant, efficace et sûr contre l’hépatite B et des nouveaux traitements contre l’hépatite C permettant d’obtenir 95% de guérison par la prise d’un comprimé par jour pendant 3 mois. Dans ce contexte, la WHA (World Hépatitis Alliance dont sos hépatites est membre) propose la mise en place du programme NO-HEP qui vise à faire disparaître les hépatites virales en 2030.
Des enjeux majeurs
Le dépistage des personnes non diagnostiquées constitue un enjeu majeur car la majorité des malades infectés dans le monde ne le savent pas. En France, 50 % des personnes concernées ignorent leur statut. De nouvelles stratégies associant le dépistage classique et l’utilisation de test rapide d’orientation au diagnostic (TROD) contre l’hépatite B et C constituent de véritables bénéfices individuels et collectifs pour faciliter la prise en charge précoce des malades, limiter les transmissions, proposer une vaccination contre l’hépatite B aux personnes n’ayant jamais eu de contact avec le virus.
En France, l’avis récent de la Haute Autorité de Santé concernant l’hépatite B constitue une avancée significative, cependant les arrêtés permettant l’utilisation des TROD VHC par les associations se font toujours attendre…
Les prix des nouveaux traitements innovants présentent également -au Nord comme au Sud- un frein majeur : aujourd’hui pour l’accès aux traitements contre l’hépatite C, demain pour les nouveaux médicaments d’immunothérapie contre le cancer du foie , après demain pour les traitements curatifs tant attendus contre l’hépatite B.
NO-HEP c’est possible mais les leaders internationaux doivent aussi réinventer une nouvelle organisation de la prise en charge permettant de proposer des traitements contre les hépatites B et C à toutes et tous.
NO-HEP c’est possible par la complémentarité entre une offre de dépistage variée, des traitements et une vaccination universels. Le contrôle des maladies infectieuses reposent sur ce trio gagnant ; les recherches concernant le vaccin contre l’hépatite C ne doivent pas être négligées.
3 Propositions de SOS Hépatites
SOS Hépatites propose dès à présent les 3 actions suivantes :
1. La mondialisation du dépistage des produits sanguins pour éviter toute contamination transfusionnelle
2. La vaccination universelle contre l’hépatite B de tous les nouveaux nés dès la naissance et le dépistage de toutes les femmes enceintes au 3ème mois de la grossesse.
3. L’accès universel à des seringues propres à usage unique.
Les seringues à multi-usage et sans stérilisation efficace provoquent 2 millions de contaminations par le virus de l’hépatite C chaque année. Ce sont majoritairement des soignants et non des toxicomanes qui sont responsables de ces nouvelles contaminations au niveau mondial. »
Contacts Presse
Pascal Mélin, Président de SOS Hépatites Fédération, 07 85 62 91 69
Frédéric Chaffraix, Vice-Président de SOS Hépatites Fédération, 06 62 80 53 74