Comment les Réunionnais perçoivent-ils leur état de santé ? Quels sont les problèmes de santé qu’ils rencontrent ? Comment accèdent-ils aux soins ? Afin de mieux connaître la perception et les comportements des Réunionnais vis-à-vis du système de santé, l’ARS OI, la CGSS, le RSI, la DRSM et l’UNOCAM ont lancé en 2014 une enquête auprès de la population. Les résultats publiés ce 23 septembre vont permettre d’adapter les politiques locales de santé afin de renforcer l’accès aux droits, aux services et aux soins et de mieux répondre aux besoins de santé de la population.
Objectifs et déroulement de l’enquête
L’enquête a été réalisée à l’initiative de l’ensemble des acteurs concernés par ces problématiques : l’ARS Océan Indien (ARS OI), la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS), le Régime Social des Indépendants (RSI), la Direction Régionale du Service Médical de La Réunion (DRSM) et les organismes complémentaires d’assurance maladie (UNOCAM). Elle apporte de nombreuses réponses sur les comportements de recours aux soins de la population et sur sa perception de sa santé :
– Quelle couverture maladie ?
– Quelles perceptions de son état de santé ?
– Quels problèmes de santé rencontrés ?
– Quelle fréquence de recours aux soins ? Quels délais d’attente ? quel niveau de satisfaction ? – Quelles pratiques et perception des dépistages ?
– Quel renoncement aux soins ?
Les interviews ont été effectuées par téléphone d’avril à juillet 2014, auprès de 1 606 réunionnais âgés de 18 ans et plus, choisis de manière aléatoire.
Les principaux résultats
Sur la couverture maladie
- La quasi-totalité des Réunionnais dispose d’une couverture maladie ; ceci est notamment expliqué par la CMU-C : les bénéficiaires sont proportionnellement 5 fois plus nombreux qu’en métropole.
- Les montants remboursés pour les prothèses dentaires, les soins d’optiques sont les principales sources d’insatisfaction au regard de la couverture maladie, notamment pour les personnes affiliées à une complémentaires de santé autre que la CMU-C.
- Le dispositif d’aide à la complémentaire de santé (ACS) existe, mais restait, au moment de l’enquête, peu connu de la population.
Les problèmes de santé
La grande majorité des réunionnais se déclare en bonne santé ; cette perception se dégrade avec l’avancée en âge.
Les problèmes de santé les plus évoqués sont pour la plupart liés à l’évolution des modes de vie :
- les problèmes musculaires, les maux de tête, le stress, l’anxiété et les problèmes de vue sont évoqués par plus d’un tiers des Réunionnais.
- les tumeurs, le diabète et les maladies de l’appareil circulatoire, qui sont également les maladies les plus souvent associées à la perception d’un état de santé altérée par les intéressés.Les comportements vis-à-vis de sa santé
- Les hommes et les femmes adoptent un comportement différent vis-à-vis de leur santé : les hommes semblent avoir tendance à minimiser leurs problèmes de santé. Quelles que soient les pathologies, les femmes sont plus nombreuses à déclarer en souffrir et sont plus nombreuses à recourir aux soins.
- L’isolement est un sentiment partagé par une personne sur cinq. Une personne sur six s‘estime peu entourée face aux problèmes de santé, contre un tiers, face aux problèmes financiers.Accès aux soins
- Neuf personnes sur dix déclarent être à une quinzaine de minutes d’un service de soins courants. Les ménages ayant un revenu modeste accèdent aux soins davantage à pied ou par les transports en commun.
- Chaque année, 10% des Réunionnais ont recours au moins une fois à un service d’urgence hospitalier, 5 % aux maisons médicales de garde et 6 % aux pharmacies de garde. Parmi elles, plus de 70% accèdent aux services d’urgences par leurs propres moyens ou avec l’aide d’un proche.
- Le médecin généraliste est le professionnel de santé le plus consulté (85% des réunionnais se rendent chez le généraliste au moins une fois dans l’année). Dans l’ensemble, les Réunionnais affirment être satisfaits de la relation qu’ils entretiennent avec l’omnipraticien.
- Pour consulter un spécialiste, les Réunionnais respectent le parcours de soins coordonné en recourant à l’orientation préalable de leur médecin traitant. En moyenne, selon la spécialité, les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste varient d’une semaine à deux mois. Passé un mois d’attente, plus d’une personne sur deux se dit insatisfaite du délai d’obtention du rendez-vous.Comportements préventifs au regard du dépistageUne part encore importante de la population concernée ne participe pas aux dépistages des cancers (60% pour le cancer colorectal, 40% pour le cancer du sein, 30% pour le cancer du col de l’utérus). Les hommes déclarent participer autant que les femmes.
Le principal motif de non-recours au dépistage est le sentiment de ne pas être concerné, suivi par le manque de temps, et l’incompréhension de l’utilité du test, ce qui peut s’interpréter comme une méconnaissance des cancers et de l’enjeu d’un dépistage précoce.
Le renoncement aux soins
- Sur un an, un tiers des Réunionnais a renoncé aux soins au moins une fois. Les raisons financières et le manque de temps sont les deux principaux motifs déclarés.
- La CMU-C remplit bien son rôle protecteur et facilite l’accès aux soins des populations les plus précaires, les bénéficiaires déclarant moins souvent un renoncement pour motif financier. Ce n’est pas le cas des personnes couvertes par d’autres complémentaires santé, et notamment, pour les soins dentaires et les soins d’optique.
- Renoncer par manque de temps est un comportement caractéristique de la population jeune et active. Comparativement aux personnes ne pouvant accéder aux soins par manque de temps, les personnes renonçant aux soins pour des raisons financières sont plus nombreuses à s’estimer en mauvaise santé.
Attitude face aux génériques – automédication
- Les médicaments génériques font l’objet d’une méfiance: une personne sur cinq refuse catégoriquement d’en consommer.
- Un tiers de la population déclare se soigner elle-même par automédication. Ce comportement est accentué par une tendance à stocker les médicaments non-consommés.
- Deux personnes sur cinq affirment consommer des remèdes alternatifs, type tisanes, pour soigner leurs maux. Ce comportement est davantage culturel que générationnel, car il n’y a pas de distinction entre le niveau de consommation des jeunes et celui des personnes âgées.
Lire la suite du communiqué : presse_recours_soins_23-09-2016
Contacts Presse
ARS OI : Huguette YONG-FONG – Tél : 0262 93 94 93 – Port : 0692 65 48 66 CGSS Réunion : Suzanne BOUNEA – Tél 0262 40 33 70
RSI : Doris VINH-SAN – Tél : 02 62 92 34 35
DRSM : Dr Pierre LAGACHERIE – Tél : 0262 51 77 75
UNOCAM : Jean-Alfred BLAIN – Port : 0692 64 53 92