La proposition de loi du député Philippe Vigier (UDI) pour un « accès aux soins égal sur l’ensemble du territoire », qui voulait mettre fin à la liberté d’installation, a été rejetée par l’Assemblée nationale. La ministre de la santé a annoncé en lot de consolation l’augmentation de 11% du numerus clausus, soit 478 places supplémentaires dans 22 facultés.
Rappelons que, suivant les facultés, en moyenne, seulement 19% des étudiants accèdent à la deuxième année d’études de médecine. Est-il logique de laisser perdurer un système qui met en échec 80% de ses étudiants de première année ? Quel gâchis pour ces jeunes souvent brillants, dont la vocation est brisée après deux échecs au concours !
De plus, près de 25% des nouveaux docteurs en médecine qui s’inscrivent au Conseil de l’Ordre le font avec un diplôme délivré par une faculté non française. Est-il logique de laisser perdurer un système qui permet à des étudiants privilégiés de finalement faire des études de médecine à l’étranger, moyennant finances ?
Par ailleurs, il faut 12 à 14 années pour former un médecin : l’impact de cette mesure ne se fera sentir que dans quinze ans ! Cette mesure ne résoudra aucun problème actuel.
La vraie question est : pourquoi la médecine libérale attire si peu ? Les chiffres de l’Ordre des médecins le prouvent : la France n’a jamais compté autant de médecins actifs dont le nombre a doublé en 35 ans ! Pourquoi 25% des jeunes médecins diplômés choisissent-ils d’exercer un autre métier ? Pourquoi les médecins ne s’installent-ils en libéral qu’à 38 ans en moyenne ?
La CSMF regrette un effet d’annonce médiatique qui ne résoudra ni la crise de la médecine libérale, ni le problème de la répartition des médecins sur le territoire. Elle appelle l’ensemble des acteurs à se rassembler pour une réflexion globale sur le principe de numerus clausus et sur la formation initiale des médecins.
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