Le 8 novembre dernier, les personnels hospitaliers étaient en grève pour protester contre la dégradation des conditions de travail à l’Hôpital. Face au plan triennal d’économies et à la création « à marche forcée » des Groupements hospitaliers de territoires, le mot « malaise » est sur toutes les lèvres.
Malgré ce contexte de tensions extrêmes, la mission des directeurs et des cadres est de donner du sens, malgré tout, et d’améliorer les prises en charge dans les territoires, avec l’ensemble des personnels hospitaliers. Nous mettons en œuvre les politiques publiques et avons toujours à cœur de rester exemplaires, malgré les réformes qui s’empilent. Que nous doit-on en retour ? La considération minimale qu’un gouvernement doit à ses agents publics : assurer les conditions afin que leur mission soit possible.
Aujourd’hui, nous pensons que ces conditions ne sont plus réunies. En tant que directeurs des trois corps, ingénieurs, attachés et cadres de santé, issus des centres hospitaliers universitaires, des centres hospitaliers de tous les territoires, des établissements d’hébergement pour personnes âgées, nous avons alerté notre Ministre sur la mise en œuvre bureaucratique des groupements hospitaliers de territoire, fondée sur une vision juridique plus que médicale, et dispendieuse pour les finances publiques.
Dans ce contexte que nous jugeons particulièrement périlleux pour l’avenir de l’Hôpital public, trois syndicats de directeurs battront le pavé le 30 novembre prochain devant le ministère de la Santé. Leur objectif est de faire entendre une revendication électoraliste sur la fusion des corps de direction. Au nom du principe de responsabilité des directeurs et du management hospitalier, le SMPS ne manifestera pas autour d’une revendication qui choisit de se contempler, plutôt que d’ouvrir les yeux sur l’avenir de l’Hôpital public.
Au SMPS, nous avons l’expérience des négociations statutaires qui aboutissent. Nous sommes plus engagés que jamais pour faire reconnaître les responsabilités et compétences de chacun. Et la fusion n’offre pour cela que des illusions. Nous demandons que chacun des trois corps de direction, les ingénieurs, les attachés et les cadres de santé, soient respectés dans leur identité professionnelle et reconnus à la juste mesure des spécificités de ces métiers.
Les pouvoirs publics ne doivent pas s’y tromper durant les trois semaines à venir : aucune réforme ne se fera au détriment de ceux qui doivent la mettre en œuvre. Le moment venu, au nom de ce principe de responsabilité qui lui est cher, le SMPS préfèrera l’action à la discussion. Nous saurons rassembler pour l’Hôpital public et le Service public de Santé.