« L’unité syndicale affichée cet été est constamment remise en cause, certainement parce qu’une unité se construit sur des idées et actions communes et non sur un objectif personnel.
L’idée d’une grève des pharmaciens est mise en avant par un syndicat au motif principal qu’il n’y a pas d’enveloppe budgétaire pour les négociations conventionnelles à venir. Ce même syndicat claironnait au mois de septembre qu’il avait (lui seul !) obtenu les garanties nécessaires de la part de la Ministre quant à une enveloppe budgétaire conséquente pour la Convention. Que s’est-il passé ?
Dès le mois de septembre, l’UNPF avait alerté sur ces « promesses » formulées en période électorale…qui n’engagent que ceux qui y croient. Pour rappel, au même moment le PLFSS 2017 était voté à l’Assemblée et entérinait toutes les baisses de prix contre lesquelles certains s’insurgent aujourd’hui ! Comme quoi, toutes les garanties étaient loin d’être acquises.
Un deuxième motif de grève avancé est l’opposition au projet d’ordonnance relative aux transferts et au réseau, actuellement en cours de négociation avec le Ministère de la santé.
L’UNPF s’oppose aux mesures dérogatoires à la notion de population résidente (critère central) qui peuvent être source de complications et de potentiels contentieux. L’enjeu ici est de définir un critère simple et efficace permettant de prendre en compte, de manière globale, les nouvelles habitudes et les nouveaux besoins des populations tout en préservant le maillage actuel.
Cependant, bon nombre de propositions du projet d’ordonnance vont dans le bon sens et l’UNPF se félicite que les pharmaciens titulaires d’une licence issue d’un regroupement puissent conserver les locaux d’origine des officines regroupées.
C’est pourquoi, l’UNPF considère qu’organiser une grève avant même d’avoir débuté les négociations est tout à fait stérile et pénaliserait plutôt les patients que l’Etat. D’autant plus de la part d’organisations qui signent tous les textes que leur soumet l’assurance maladie. Nous préférons nous concentrer sur les négociations et apporter des propositions concrètes.
L’UNPF soutient un honoraire à l’ordonnance depuis 2011. Nous avons formulé des propositions concrètes dans un livre blanc publié en 2015 sur l’intérêt de développer des services pour les patients et de valoriser l’exercice officinal au comptoir, afin de faire du pharmacien l’élément clé du parcours de soins de premier recours. C’est ce que nous appelons le pharmacien clinicien, qui permettra d’améliorer l’observance et de réduire la iatrogénie. Beaucoup d’expérimentations menées dans nos pays voisins ont révélé que confier de telles missions aux pharmaciens permettait d’améliorer la santé publique et de réaliser des économies pour la collectivité.
C’est pourquoi l’UNPF soutiendra la mise en place d’un honoraire à l’ordonnance.
L’UNPF est prête à se mobiliser pour défendre la nécessaire évolution de la profession et le rôle du pharmacien clinicien et du pharmacien dans les soins de premier recours. C’est la seule issue pour conserver le réseau et pérenniser l’avenir. »
Contact : unpf@unpf.org