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Négociations conventionnelles : le SNIO appelle aussi à la grève de tous les internes en dentaire (Communiqué)

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« Les chirurgiens-dentistes soignent leurs patients, qui sont par la suite remboursés par la sécurité sociale. Ce dispositif fonctionne grâce à une convention signée en mai 2006. C’est un contrat entre chirurgiens-dentistes et  l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM), qui définit les bases de remboursement des patients. Cette convention a été modifiée à trois reprises. Depuis fin septembre 2016, un quatrième avenant est en négociation entre, d’une part l’UNCAM et d’autre part les syndicats professionnels représentatifs que sont la FSDL, la CNSD et l’UD.

Dans cette négociation en cours, l’UNCAM a affirmé avoir pour objectif, d’améliorer les pratiques professionnelles et de permettre un meilleur accès aux soins dentaires en diminuant le reste à charge (tarifs bloqués de la prothèse / revalorisation des soins conservateurs), de renforcer la prévention et d’optimiser la répartition des professionnels sur le territoire.

Après avoir travaillé sur les thèmes de la prévention, de la démographie et du financement, l’UNCAM a fait des propositions aux syndicats professionnels mi-décembre 2016. Suite à quelques échanges, de nouvelles propositions ont vu le jour le 6 janvier et d’autres, prévues le 20 janvier seront soumises en vue d’une éventuelle signature le 27 janvier 2017. Pour être acceptée, la convention doit être signée par deux syndicats ou signée seule par la CNSD ou la FSDL sans que les deux autres syndicats la rejettent. En l’absence d’accord au 1er février, un arbitre désigné par les négociateurs rédigera le nouvel avenant.

Ces négociations conventionnelles devaient constituer un virage majeur pour la profession, offrant alors au patient une vraie prise en charge bucco-dentaire. A ce jour, seulement 36% du coût est pris en charge par l’assurance-maladie obligatoire. A l’avenir, cet accès facilité devrait être accompagné d’une amélioration des pratiques grâce à un changement de paradigme de l’assurance maladie, en encourageant désormais patients et praticiens à davantage utiliser les soins conservateurs au détriment de soins prothétiques mutilants.

Et néanmoins, après quatre mois de négociations, les promesses de l’UNCAM se font attendre. La réduction du reste à charge pour les patients est toute symbolique. La révolution du soin mutilant vers le soin conservateur est une illusion. Pour l’UNCAM, il est préférable de laisser s’installer la maladie carieuse et de boucher des trous plutôt que de protéger la dent en la renforçant, sans le moindre coup de fraise. Il sera malheureusement plus intéressant de dévitaliser une dent plutôt que de protéger son intégrité biologique à l’aide de nouveaux matériaux innovants et validés. Il sera mieux remboursé de délabrer une dent pour réaliser une couronne plutôt que de renforcer celle-ci en collant des restaurations moins mutilantes et plus rapides de mise en œuvre pour le patient.

Pour l’UNCAM il est aussi facile de soigner une personne de 40 ans en bonne santé qu’un patient âgé et malade. Pour l’UNCAM il est plus facile de soigner la carie d’un enfant de 3 ans que celle d’un adulte.

Nous, internes en odontologie, avons fait le choix de travailler à temps plein au sein des hôpitaux et universités publics pour savoir soigner tous les Français, quels que soient leur âge ou leur état de santé. Nous, internes, travaillons tous les jours avec nos collègues internes en médecine et en chirurgie pour que nos patients puissent recevoir, en toute sécurité, leur greffe, leur prothèse orthopédique ou leur chimiothérapie. Nous internes, prenons en charge, tous les jours, beaucoup trop de patients qui subissent le manque d’engagement de la sécurité sociale dans le domaine dentaire. Nous, internes, apprenons durant 9 à 10 ans qu’il est essentiel de préserver les dents de nos patients à l’aide des nouvelles techniques de moins en moins invasives. Et l’UNCAM veut que demain, nous mutilions les dents de nos patients avec un reste à charge toujours plus conséquent.

Nous, internes, ne comprenons pas, ne nous reconnaissons pas et refusons de soigner nos patients demain en ville avec une dentisterie mutilante, non conforme aux données acquises de la science et sans pouvoir offrir et garantir une traçabilité et une origine française à nos traitements.

C’est pourquoi le SNIO demande à l’UNCAM :

–         De nous recevoir car nous sommes les dentistes spécialistes de demain et qu’il n’est pas concevable de préparer l’odontologie de demain sans intégrer à cette réflexion ses principaux acteurs.

–         De s’engager plus fortement afin de permettre à tous les Français de se faire soigner comme s’y était engagée à plusieurs reprises à l’Assemblée nationale Madame la ministre de la santé.

–         De revaloriser les soins préventifs et conservateurs et les « nouvelles » thérapeutiques, comme s’y était engagée Madame la ministre de la santé, pour que les patients puissent bénéficier des actes les moins mutilants, les plus modernes et conformes aux données acquises de la science.

–         De valoriser les compétences des spécialistes pour que, demain, nous puissions nous installer, être à la disposition de nos patients et que nos confrères puissent les orienter.

C’est pour cela que le SNIO demande à tous les internes, dès lundi 16 janvier :

–         De soutenir les externes en grève en prenant en charge leurs vacations permettant aux patients de recevoir les soins les plus urgents.

–         De porter un brassard mentionnant « dentiste en colère »

–         D’informer tous leurs patients de la contre-réforme que souhaitent mettre en place les pouvoirs publics, projet qui favorisera la dentisterie mutilante ayant trop souvent fait la une de l’actualité.

–         De se préparer à venir manifester, le 27 janvier, sous les fenêtres de l’UNCAM, afin que cesse de trembler le stylo de l’UNCAM et que l’UNCAM propose enfin des mesures garantissant l’accès à des soins de qualité à tous les Français quels que soient leur âge, leur état de santé et leur situation sociale. Un préavis de grève nationale pour la journée du 27 janvier sera déposé lundi 16 janvier.

Tout simplement nous voulons que les Français soient libres du choix de leurs dentistes, de leurs soins et égaux devant la qualité de ces derniers.

Contact presse : Pierre-Jean BERAT président du SNIO – president@snio.fr  06 38 41 44 48

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