Après quatre mois de négociations, les promesses de l’UNCAM et du ministère de la santé se font attendre. Un début d’engagement existe mais tout reste à faire pour permettre aux français de ne pas avoir une santé-bucco dentaire médiocre comme qualifiée par la cour des comptes dans son dernier rapport.
La réduction du reste à charge pour les patients est toute symbolique. La révolution du soin mutilant vers le soin conservateur est une illusion. Pour l’UNCAM, il semble préférable de laisser s’installer la maladie carieuse et de boucher des trous plutôt que de protéger la dent en la renforçant, sans le moindre coup de fraise. Il reste malheureusement plus intéressant de dévitaliser une dent plutôt que de protéger son intégrité biologique. Demain il sera toujours mieux pris en charge de délabrer une dent pour réaliser une couronne plutôt que de renforcer celle-ci en collant des restaurations moins mutilantes et plus rapides de mise en œuvre pour le patient. Les populations les plus fragiles et les plus éloignées du cabinet restent sur le bas-côté et rien n’est fait pour qu’elles soient pris en charge.
Nous, internes en odontologie, avons fait le choix de travailler à temps plein au sein des hôpitaux et universités publics pour savoir soigner tous les Français, quels que soient leur âge ou leur état de santé. Nous, internes, travaillons tous les jours avec nos collègues internes en médecine et en chirurgie pour que nos patients puissent recevoir, en toute sécurité, leur greffe, leur prothèse orthopédique ou leur chimiothérapie. Nous internes, prenons en charge, tous les jours, beaucoup trop de patients qui subissent le manque d’engagement de la sécurité sociale dans le domaine dentaire. Nous, internes, apprenons durant 9 à 10 ans qu’il est essentiel de préserver les dents de nos patients à l’aide des nouvelles techniques de moins en moins invasives. Et l’UNCAM veut que demain, nous mutilions les dents de nos patients avec un reste à charge toujours plus conséquent.
Nous, internes, ne comprenons pas, ne nous reconnaissons pas et refusons de soigner nos patients demain avec une dentisterie mutilante, non conforme aux données acquises de la science et sans pouvoir offrir et garantir une traçabilité de nos traitements.
C’est pourquoi nous manifestons ce vendredi 27 janvier 17 devant l’UNCAM pour que nos revendications soient enfin entendues.
> Contact : Pierre-Jean BERAT – Président du Syndicat National des Internes en Odontologie (SNIO) – président@snio.fr – pj.berat@orange.fr