« Lorsque la Mutualité Française a lancé le site PlacedelaSanté.fr, en partenariat avec 3 think tanks (Fondapol, la fondation Jean-Jaurès et Terra Nova), l’objectif était bien de prendre le pouls des Français, d’écouter leurs attentes en matière de santé, comme le fait cette enquête, afin d’interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur ce sujet », explique Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française.
Des candidats qui ne parlent pas suffisamment de santé
Selon l’enquête d’Harris Interactive pour la Mutualité Française, si 3 Français sur 4 se déclarent intéressés par la campagne présidentielle, 72% d’entre eux estiment que les candidats ne parlent pas assez de santé et que leurs propositions en la matière sont déconnectées des préoccupations des Français. Pour ces derniers, le financement de la protection sociale et l’accès aux soins pour tous sont, en matière de santé, les 2 enjeux majeurs de cette campagne.
Le déficit de la Sécurité sociale et l’avenir du système de santé inquiètent
Plus de 6 Français sur 10 considèrent que le système de santé de leur pays fonctionne bien aujourd’hui. Néanmoins, près de la moitié d’entre eux estiment que le système de santé en France s’est dégradé au cours des 5 dernières années et plus de 2 Français sur 3 se disent pessimistes pour l’avenir de celui-ci.
Une très grande majorité de Français (85%) estime que le déficit de la Sécurité sociale est élevé, (voire très élevé pour 38% d’entre eux). Et pour près de 3 Français sur 4, le déficit de la Sécurité sociale peut même remettre en cause l’avenir de celle-ci.
Pour les Français, la réduction du déficit de la Sécurité sociale passe en priorité par une meilleure organisation du système de santé, davantage de contrôles et le développement de la prévention.
La Mutualité Française communique les résultats d’une vaste enquête, menée par Harris Interactive, sur les attentes des Français en matière de santé, à l’occasion d’un événement PlacedelaSanté réunissant les candidats à l’élection présidentielle (Nicolas Dupont-Aignan, François Fillon, Benoît Hamon, Yannick Jadot, Emmanuel Macron), ce mardi 21 février au Palais Brongniart.
En revanche, les augmentations de taxes ou cotisations et les restrictions sur les remboursements pour réduire ce déficit sont beaucoup moins populaires.
Le sentiment d’un reste à charge qui augmente, mais une bonne image de la Sécurité sociale et des mutuelles
Une majorité de Français estime qu’en moyenne, la Sécurité sociale rembourse moins de 60% des dépenses de santé. Alors que plus de 2 Français sur 3 pensent que les soins seront moins bien remboursés par la Sécurité sociale à l’avenir, de nombreux Français ont déjà le sentiment que leur « reste à charge » a augmenté depuis 5 ans, quel que soit le type de soins (consultations chez un spécialiste, lunettes, prothèses auditives, soins dentaires, médicaments…), à l’exception des consultations chez un médecin généraliste. Malgré ce sentiment, 2 Français sur 3 ont une bonne image de la Sécu rité sociale et des mutuelles.
Les Français sont partagés quant à l’universalité réelle de l’accès à des soins de qualité dans leur pays. Si plus de 3 Français sur 4 estiment qu’il est facile d’obtenir un rendez-vous rapide avec un généraliste, l’accès à un spécialiste est jugé beaucoup plus difficile pour 78 % d’entre eux.
Pour améliorer l’accès aux soins, l’implantation des médecins dans les déserts médicaux et la limitation des coûts (dépassements d’honoraires, prix des lunettes, des prothèses dentaires et auditives…) sont les mesures jugées les plus prioritaires. Les solutions jugées également importantes par les Français sont le développement de structures médicales regroupant différents types de professionnels de santé, la généralisation du tiers payant et un accès facilité aux réseaux et accords de leurs mutuelles avec les opticiens notamment.
Des Français partagés quant à l’utilisation des données et nouvelles technologies en santé
89 % des Français jugent important de mieux utiliser les données de santé pour passer d’une médecine curative à une médecine préventive. Néanmoins, seuls 15% d’entre eux disent avoir déjà utilisé un objet connecté pour obtenir des informations sur leur santé. Et les Français sont partagés quant à l’utilisation des nouvelles technologies (objets connectés, télémédecine, robots émotionnels ou chirurgicaux…) dans les différentes pratiques de consultations et de soins.
Les professionnels de santé et, dans une moindre mesure, les organismes publics bénéficient de la confiance d’une majorité de Français (respectivement 79 % et 55 %) concernant le partage de données de santé personnelles via les nouvelles technologies. Les Français – près d’1 sur 2 – qui accepteraient de transmettre leurs données à leur mutuelle le feraient plus volontiers pour des informations liées à leur santé (médicaments et traitements médicaux prescrits, maladie, opérations subies) que pour des données relatives à leur vie quotidienne (exercice physique, alimentation).
L’Assurance maladie prend en charge 76,8 % des dépenses de santé en général, mais seulement 51 % des soins courants (hors ALD).
Une prise en charge de la perte d’autonomie qui ne satisfait pas
Pour près de 2/3 des Français, la prise en charge des personnes dépendantes n’est aujourd’hui pas satisfaisante. Les Français estiment que cette prise en charge devrait peser davantage sur la Sécurité sociale et les mutuelles que sur les proches. Selon eux, les priorités sur ce sujet sont le maintien à domicile le plus longtemps possible et le développement des lieux adaptés aux personnes handicapées.
L’avenir du travail
Face aux évolutions du travail, les Français jugent plutôt positivement la mise en place du CPA (86%), le développement de l’économie collaborative (79 %) et du travail indépendant (77 %) et l’ « ubérisation2 » de l’économie (58 %). Ils sont partagés sur l’instauration d’un revenu universel (45 % jugent cette idée positive). Et 68 % d’entre eux perçoivent négativement le fait de pouvoir rester connecté en permanence à son travail.
Méthodologie de l’enquête
Enquête réalisée en ligne, par Harris Interactive, du 30 janvier au 7 février, auprès d’un échantillon de 2 000 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus, tenant compte des critères de sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
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