Le SNL a pris connaissance, avec consternation, de la publication des tarifs 2017 des forfaits dialyse en établissement privé et regrette une baisse de 4.7% par rapport à 2016 et de 12% par rapport aux tarifs 2014 !
Cette baisse, une nouvelle fois, historique ne touche pas avec la même intensité les tarifs en l’hôpital public qui restent plus élevés. Le SNL constate l’enterrement officiel de la convergence tarifaire alors que les missions et contraintes réglementaires de prise en charge du parcours de l’insuffisance rénale chronique sont les mêmes dans les deux secteurs. De plus, l’augmentation des MIGAC réservées à l’hôpital public revient à contourner la tarification à l’activité.
Les associations de patients réclament, à juste titre, des soins de supports en dialyse : diététique, acteurs sociaux, éducation, réadaptation… Ces soins ne sont financés dans le secteur privé que par le forfait dialyse. Comment les développer alors que le forfait ne cesse de diminuer ?
Pire, le SNL alerte sur l’équivalence tarifaire des forfaits « dialyse en centre » et « dialyse en unité de dialyse médicalisée » alors que ni la charge en soins du patient, ni la « dose médecin », ni la ressource en personnel définis réglementairement ne sont les mêmes. Les règles, qui avaient prévalu lors de la publication des décrets sur les conditions techniques de fonctionnement en dialyse et qui traduisaient la volonté d’un traitement adapté aux besoins du patient dialysé avec un tarif adapté à sa charge en soins, volent en éclat à cause d’une politique comptable aveugle qui ne touche que les établissements privés. Le SNL craint que les patients les plus lourds ne puissent plus être acceptés en établissement privé, ce qui est une atteinte au libre choix du patient.
Le SNL craint que ces baisses tarifaires entrainent une baisse de la qualité, de l’innovation thérapeutique, du développement de la recherche au sein des établissements privés.
Le SNL constate que la baisse des forfaits ne concerne heureusement pas les tarifs de la dialyse hors centre, technique qui, pour les patients qui le peuvent, améliore leur qualité de vie. Il s’en félicite et souligne le souhait de la Néphrologie Libérale de développer en propre ces méthodes de traitement.
On ne peut continuer la baisse continue et aveugle des forfaits dialyse dans les établissements privés, le risque de réduction de l’offre de soins est grand pour le patient. Le SNL souhaite participer à une refonte du financement de la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique qui prendrait en compte la charge en soins du patient, la qualité des soins, la prévention et la performance dans le cadre global du parcours de soins de la maladie rénale chronique, et des traitements de suppléance : dialyse en centre, dialyse hors centre et priorisation de la transplantation rénale chaque fois que cela est médicalement possible.
> Contact : Dr José Brasseur – Président du SNL – 06.21.87.33.44.