L’étude CANTO (CANcer TOxicities), financée via le Grand emprunt, dans le cadre du programme Investissements d’Avenir, et menée par UNICANCER (qui réunit les Centres de lutte contre le cancer – CLCC), a pour but de quantifier et de prévenir les effets secondaires liés aux traitements (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie…) des patientes traitées pour un cancer du sein. Aujourd’hui, plus de 10 000 patientes ont été incluses dans l’étude depuis son lancement en 2012. Le 17 juin 2017, les équipes médicales ont présenté aux patientes et pour la toute première fois les premiers résultats de l’étude. Cette rencontre entre experts, associations et patientes leur a permis d’échanger et de témoigner autour de la qualité des soins dans l’étude, des effets secondaires de la chimiothérapie, de la prise en charge de la fatigue, de l’évaluation de la qualité de vie ou encore du retour au travail.
Changer les pratiques
«Les patientes ayant présenté un cancer du sein guéri ont une qualité de vie inférieure à celle de la population générale. Quelles en sont les causes ? Les traitements administrés qui génèrent souvent des toxicités. CANTO est une base de données prospective de 12 000 patientes à terme et il s’agit de la seule étude de cette ampleur dans le monde consacrée aux « séquelles » de l’après cancer» déclare le Pr Fabrice ANDRE en introduction de la journée. Coordonnateur de l’étude et oncologue à Gustave Roussy (CLCC de Villejuif), il précise « CANTO, par ses différentes études, donne la possibilité d’impacter la pratique médicale pour à terme diminuer les séquelles des traitements administrés».
Des appels à projets annuels sont en effet lancés auprès des équipes investigatrices de l’étude avec une haute priorité donnée aux projets sur l’évaluation de la fatigue et de l’activité physique en complément des axes de recherches stratégiques de CANTO tels que l’impact systémique des traitements, les impacts neuropsychologique, médico-économique ou encore le retour au travail.
Améliorer la qualité de vie des patientes
Comment améliorer la qualité de vie des patientes pendant et après les traitements et leur offrir la meilleure qualité de vie possible ? Prévenir les effets secondaires, mieux prendre en charge la fatigue … à mi-parcours, des oncologues, une biologiste, une psychiatre et une sociologue des CLCC ont présenté aux patientes les premiers résultats des différentes études qui composent CANTO (voir détails dans le dossier de presse ci-joint). « Avec ces premiers résultats, nous allons avoir une base de données unique… nous entrons dans une ère nouvelle » s’est réjoui le Pr Paul COTTU, oncologue à l’Institut Curie (CLCC de Paris). Parmi les intervenants, une patiente a également apporté son témoignage « J’ai accepté tout de suite de participer à l’étude CANTO parce que je trouvais que c’était important de savoir … et aussi pour éventuellement aider d’autres patientes et s’aider mutuellement ». A noter qu’un site internet www.etudecanto.org permet aux 10 000 patientes de l’étude d’être tenue informées au fil de l’eau et d’interagir avec les équipes de recherche.
Diffuser les bonnes pratiques
« Le prochain Challenge de CANTO ? C’est de diffuser les bonnes pratiques ! L’Agence Nationale de la Recherche (ANR) a jugé que l’étude CANTO était solide, rigoureuse et avait un très fort potentiel. Elle a aussi souligné l’importance de suivre les patientes au-delà de 5 ans.» déclare le Dr Patrick ARVEUX, épidémiologiste au Centre Georges-François Leclerc (CLCC de Dijon), avant de clore la journée par ces mots « vous êtes venues nombreuses aujourd’hui et vos témoignages nous sont précieux. Votre participation à l’étude CANTO est essentielle pour améliorer la qualité de vie des patientes traitées pour un cancer du sein ».