La majorité des AVC sont des infarctus cérébraux dus à l’occlusion d’une artère cérébrale par un caillot sanguin, lui-même conséquence de diverses maladies artérielles ou cardiaques. Cependant, dans 30 à 40% des cas, l’origine de l’infarctus cérébral ne peut être expliquée par une de ces maladies. Les résultats, publiés dans The New England Journal of Medicine le 14 septembre 2017, d’un essai clinique, mené dans 32 sites en France et 2 sites en Allemagne par des médecins et chercheurs du Centre hospitalier Saint-Anne, des hôpitaux de l’AP-HP, de l’Inserm et de l’Université Paris Descartes, valident la fermeture du foramen ovale, qui communique entre les deux oreillettes du cœur, comme stratégie de réduction du risque de récidive d’infarctus cérébral.
Chaque année, 17 millions de personnes dans le monde sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). En France, avec près de 140 000 cas par an, soit un toutes les quatre minutes, l’AVC est la première cause de handicap physique acquis de l’adulte, la deuxième cause de mortalité et la deuxième cause de démence.
Au cours des 25 dernières années, les travaux conduits par le Pr Jean-Louis Mas*, en collaboration avec de nombreux neurologues et cardiologues, ont montré que les patients victimes d’un infarctus cérébral sans cause classique identifiée, en particulier les plus jeunes d’entre eux, ont, plus souvent que des témoins sans infarctus cérébral, une anomalie cardiaque, appelée foramen ovale perméable (communication entre les deux oreillettes cardiaques). Ce constat, confirmé par d’autres équipes dans le monde, amène à penser qu’une intervention visant à fermer cette communication pourrait permettre de prévenir les récidives d’infarctus cérébral.
Pour tester cette hypothèse, le Professeur Mas et le Pr Gilles Chatellier de l’Unité de Recherche Clinique de l’hôpital Européen Georges-Pompidou – AP-HP ont conduit au cours des 10 dernières années (décembre 2007 – décembre 2016) un essai clinique auprès de 663 patients âgés de 16 à 60 ans dans 32 sites en France et 2 sites en Allemagne.
Les résultats de cet essai, promu par l’AP-HP, montrent pour la première fois que la fermeture du foramen ovale perméable au moyen d’un dispositif médical mis en place par voie endovasculaire réduit de façon très importante le risque de récidive d’infarctus cérébral, comparativement au traitement médical de référence par aspirine.
L’étude confirme la responsabilité directe du foramen ovale perméable dans la survenue d’infarctus cérébraux sans autre cause identifiée et apporte une réponse thérapeutique à un problème médical fréquent et grave.
* Jean-Louis Mas est Professeur de Neurologie à l’Université Paris Descartes, chef du service de Neurologie de l’hôpital Sainte-Anne, chef de l’équipe de recherche Inserm 894 sur les AVC et Président de la Fondation pour la Recherche sur les AVC.
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