Le rapport annuel sur la Sécurité sociale, s’illustre par un nouveau réquisitoire contre la médecine libérale, dont la violence interroge sur les objectifs poursuivis. Le SML dénonce les contre-vérités et poncifs contenus dans ce rapport.
Le SML rappelle aux magistrats de la rue Cambon que les médecins de secteur 2 sont des médecins conventionnés et qu’à ce titre, ils réalisent une part de leur activité en tarif opposable en application des dispositifs conventionnels et que cette part représente jusqu’à 30% de leur activité, sans en obtenir de contreparties.
Le SML rappelle que les « inégalités majeures » d’accès aux soins ont été aggravées d’une part, avec la mise en œuvre de la généralisation de la complémentaire santé pour les salariés qui a donné lieu à une généralisation de paniers de soins a minima et, d’autre part avec le dogmatisme de Mme Touraine et la redéfinition des « contrats responsables », entraînant dans les deux cas un accroissement du reste à charge pour les patients.
Enfin, le SML rappelle, pour la énième foix, que la création du secteur 2 était une volonté politique qui a permis aux gouvernements successifs de repousser l’investissement sur certains actes. Si demain, les Pouvoirs publics entendent se passer du secteur 2, il faudra qu’ils mettent sur la table le budget nécessaire permettant le financement des actes à leur juste valeur, et ce n’est pas le tour de passe-passe d’une médecine au forfait ou rémunérée à l’épisode de soins qui permettra d’en faire l’économie.
D’autre part, prétendre améliorer la répartition de l’offre médicale sur les territoires par des méthodes coercitives, telles que le conventionnement sélectif, ou plus exactement le déconventionnement des médecins des villes serait une ânerie monumentale. Non seulement cela aurait pour effet d’encourager les médecins installés proches de la retraite à « déplaquer », mais d’autre part, cela adresserait un mauvais signal à jeune génération qui recherche des modes d’installation souples et de la mobilité. L’effet en serait une accélération des situations de pénurie médicale.
Au total, il ressort de ce plaidoyer contre la médecine libérale, son mode de rémunération qu’il faudrait dynamiter et du procès en sorcellerie fait aux spécialistes en secteur 2, que la Cour des comptes est restée alignée sur la planète de Mme Touraine et qu’elle n’aspire qu’à une étatisation pure et simple de la médecine de ville.
Le SML estime que la Cour des comptes va trop loin. Que s’il est nécessaire d’améliorer l’organisation de l’offre de soins, cela passe par une politique patiente et d’incitation. Qu’il est nécessaire de se reposer la question des contrats responsables et des paniers de soins complémentaires pour améliorer l’accès aux soins. Et enfin, que la chasse aux sorcières lancée à chaque début de quinquennat contre le secteur 2 devient d’autant plus pénible qu’aucun investissement n’est mis sur la table pour compenser la faiblesse tarifaire.
Le SML demande à la ministre de la Santé et à son collègue de Bercy de continuer à travailler dans un esprit constructif avec les syndicats représentatifs de médecins libéraux, et de leur donner des signaux forts et positifs dans le PLFSS montrant que la politique de santé a réellement changé de cap.
Contact presse : Sylvie FONTLUPT – Tél. 06 72 82 42 18