Rapport de l’Irdes n° 566, octobre 2017
L’Enquête santé européenne – Enquête santé et protection sociale (EHIS-ESPS) 2014
Nicolas Célant, Thierry Rochereau
Conduite par l’Irdes depuis 1988, l’Enquête santé et protection sociale (ESPS) est un outil pluridisciplinaire qui explore les relations entre l’état de santé, l’accès aux services de santé, l’accès à l’assurance publique et privée et le statut économique et social des individus enquêtés. En 2014, en collaboration avec la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), l’enquête ESPS a été le support de l’Enquête santé européenne (European Health Interview Survey-EHIS) qui devient, pour la France, la seule enquête généraliste sur le sujet représentative en population générale. L’année 2014 constitue ainsi la dernière vague du terrain de l’enquête ESPS dont les données de consommation de soins seront collectées et appariées aux données de l’Assurance maladie jusqu’en 2016. Pour la vague 2019 et les suivantes, prévues tous les six ans, la version française d’EHIS intègrera, en plus des questions européennes inscrites dans un règlement Eurostat, des questions spécifiques à la France sur la couverture complémentaire santé.
En 2014, ESPS est représentative d’environ 95 % de la population vivant en ménage ordinaire en France. Selon les résultats de l’enquête, près d’une personne sur trois âgée de 15 ans ou plus déclare un état de santé assez bon, mauvais ou très mauvais. Près de 40 % évoquent un problème de santé chronique et un quart une limitation dans les activités du quotidien. Les catégories sociales les plus défavorisées déclarent globalement être en moins bonne santé que les autres. Environ 9 % des femmes et 5 % des hommes souffrent de symptômes dépressifs, ce qui place la France au huitième rang des 26 pays pour lesquels ces données sont disponibles.
Concernant la couverture complémentaire santé, près de 5 % des personnes déclarent ne pas en avoir. L’absence de complémentaire santé concerne avant tout les populations les plus précaires, comme les personnes au chômage et celles disposant de faibles revenus. Malgré des dispositifs d’aide existants (Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et Aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS)), le premier motif de non-recours demeure le coût trop élevé des contrats.
Questions d’économie de la santé Irdes n° 223. 2017/03
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