« Le doublement des maisons médicales, pierre angulaire du plan de lutte contre les déserts médicaux est symbolique du décalage qui peut exister entre les responsables politiques et les soignants. L’Union française pour une médecine libre (UFML Syndicat) rappelle que les médecins libéraux n’ont pas besoin de murs mais d’un plan de relance de la médecine libérale et pose une question : quelle médecine veut-on installer derrière les murs?
Sans plan de relance de la médecine libérale « cabossée depuis des décennies » à force de décisions politiques unilatérales, l’effondrement démographique ne sera pas résolu, et ce sont des médecins « de passage » qui exerceront dans ces structures.
La proposition de développer les pratiques avancées et déléguer des actes médicaux, ne choque pas si celle-ci se fait en équipe soignante et de façon collégiale mais son imposition par le politique sonnerait comme une volonté d’abord économique de diminuer encore le coût de certains actes.
Cette proposition sonne comme une volonté de ne pas se saisir de la réalité de l’importance de la crise, et de permettre de maintenir quelques réponses sanitaires sans amener de solution définitive.
La proposition de favoriser l’exercice mixte entre hôpital et cabinets médicaux est à saluer, à la condition expresse, qu’il ne s’agisse pas de « détachement » du secteur public hospitalier qui étendrait les Groupement Hospitalier de Territoire à la médecine de ville, ce qui pour l’UFML Syndicat aboutirait à une médecine à l’exact opposé de ce que doit être la médecine de ville.
Le développement de téléconsultation, de la télémédecine et de la télé-expertise, si il est indispensable, il ne doit pas pour l’UFML Syndicat être vu comme une solution aux déserts médicaux. Il ne s’agit en rien d’outils qui doivent remplacer l’homme soignant, mais d’aide à l’homme soignant.
Combien de matériels hautement subventionnés seront réellement utilisés ?
Qui sera derrière les écrans ?
Quelles garanties seront apportées aux patients, et aux soignants quand au maintien de leur indépendance à l’heure où le monde assurantiel multiplie les offres de téléconsultations ?
La construction de murs comme la subvention et l’installation d’outils de télé « soins » ne résoudra pas la problématique de la désertification sanitaire si l’homme soignant n’est pas d’abord pris en considération.
Offrir 200 millions d’aides à l’installation, et à l’exercice dans les territoires où l’offre est insuffisante, aider les médecins retraités à conserver leur activité sont de bonnes intentions mais là encore, ce sont des solutions d’attentes…
L’UFML Syndicat met en garde les responsables politiques et institutionnels : faire passer l’outil avant l’homme soignant, subventionner murs et matériels sans résoudre la crise de la médecine libérale, relève de la pensée magique.
L’UFML Syndicat rappelle que les déserts médicaux sont la résultante de politiques sanitaires successives qui depuis trente ans ont sciemment ou par méconnaissance fragilisé la médecine libérale jusqu’à la rendre non attractive.
Rappelons la baisse du numérus clausus, l’incitation aux retraites anticipées, les blocages tarifaires, l’augmentation continue des charges, l’exercice quasi placée sous tutelle administrative, la multiplication des agences orientant l’exercice, l’augmentation du temps de non soin, la fragilisation des structures libérales, l’épuisement des acteurs…
La médecine libérale relève d’un grand plan de relance, sa mise en oeuvre ne peut se faire que par une révolution de la gouvernance sanitaire qui s’ouvre aux soignants et les patients afin de stopper l’échec d’un système où ceux qui décident ne savent pas, et ceux qui savent ne décident pas. »
Contact presse UFML Syndicat : Véronique Molières – vmolieres@bvm-communication.com