« Le conventionnement sélectif revient, de la gauche à la droite, la méconnaissance totale du drame imposé aux patients et aux médecins après 30 ans de politique sanitaire absurde se poursuit.
Des amendements en faveur de la coercition à l’installation pour les médecins ont été déposés par des députés de droite (LR) et de gauche (PS et communistes) dont certains sont en responsabilité depuis plus de 15 ans.
Ceux là sont pleinement responsables de la situation actuelle, soit par les lois et décrets qu’ils ont votés, soit par leur incapacité à s’opposer à la dégradation continue et organisée de la médecine libérale.
Alors que les déserts s’étendent sur tout le territoire et que le fantasme de l’existence d’un tropisme médical ne siège plus que dans la tête de certains élus coupés des réalités, la volonté de mettre à bas la liberté d’installation des médecins sonne comme le dernier forfait de politiques nombrilistes et en recherche de bénéfice électoral.
L’Union française pour une médecine libre (UFML) leur rappelle que depuis trente ans les politiques successives n’ont eu pour résultats qu’une dégradation générale de notre système de soin, hors derrière les politiques, il y a des femmes et des hommes qui ont échoué à force de ne pas écouter ceux qui portent le soin.
Les femmes et les hommes politiques qui soutiennent la coercition reproduisent les erreurs passées, et porteront si cette folie s’installait, la responsabilité de l’accroissement des difficultés sanitaires pour les Français.
L’UFML en appelle à la raison, les étudiants en médecine suivent un cursus long sélectif et parmi les plus difficiles, ils permettent la bonne marche de nos hôpitaux universitaires et généraux tout au long du deuxième et du troisième cycle de leurs études médicales. Ils sont rémunérés bien au dessous de ce qu’ils seraient en droit d’attendre au regard de leurs rôles et de leurs responsabilités, ils effectuent des temps de travail souvent bien supérieur à la législation française. Ils remboursent ainsi largement l’investissement de la nation.
Ils mettent 10 ans à s’installer devant l’incertitude de l’avenir construit à force de loi qui ont rendu nombre de professions médicales non attractives.
Parallèlement les territoires abandonnés et oubliés de la République se multiplient, conséquences des errements des politiques de la ville…
La double peine est injustifiable pour ceux qui portent l’avenir de la médecine.
Seule une prise en compte globale de la problématique, regroupant professionnels de santé, patients, ministères liés au développement des territoires, monde associatif, mairies, etc., pourront installer une voie de raison. Seule une gouvernance partagée au sein d’une démocratie sanitaire mature pourra permettre demain sa concrétisation. »