« Dans son nouveau rapport, la Cour des comptes qui critique la mise en œuvre de « solutions de facilité » dans la gestion du système de soins, reprend elle-même, en les recyclant, ses propres solutions de facilité dans ses préconisations.
Le Syndicat des médecins libéraux (SML) espérait un sursaut de la part de la Cour des comptes, mais hélas pas grand-chose de nouveau, ou si peu…
Vouloir introduire des règles de conventionnement sélectif et subordonner celui-ci à la recertification périodique des professionnels de santé est tout simplement inepte. D’une part le conventionnement sélectif reviendrait à faire renoncer les jeunes à l’installation et à favoriser l’installation de praticiens non conventionnés, ce qui, dans les deux cas pénaliserait les patients. Lier la recertification, dont on ne sait toujours pas quelle forme elle prendra, ajoute un obstacle de plus. On ne voit pas ce que cela viendrait y faire.
Pour ce qui concerne, la énième recommandation de pénaliser le secteur 2 par de nouvelles règles, le SML y est farouchement opposé. Le secteur 2 et les dépassements d’honoraires sont le stigmate de l’insuffisance tarifaire. En outre, le secteur 2 permet d’attirer en libéral les anciens chefs de clinique qui sont des médecins formés plus longuement et dont l’excellence aujourd’hui ne trouve pas sa valorisation dans la tarification médicale. Veut-on en priver les patients ?
Ces recommandations donnent le sentiment que la Cour des comptes donne le top départ aux jeunes médecins pour qu’ils fuient définitivement le libéral, voire notre pays. Est-on en train d’organiser la fuite des cerveaux médicaux ? Le SML pose la question !
En revanche, pour ce qui concerne la nécessité de désengorger les urgences hospitalières, le SML soutient l’idée d’un filtre afin d’orienter vers le dispositif de permanence des soins libérale organisé les urgences qui n’ont pas leur place à l’hôpital. Le SML regrette néanmoins que la Cour des comptes ne préconise pas une réforme du financement des hôpitaux, dont les urgences sont la « planche à billets ».
Le SML estime que les enjeux de l’organisation des soins à l’ère numérique appellent des prises de position courageuses, comme celle de la ministre de la Santé et du Premier ministre, qui ont compris que ce n’est pas en remettant en cause la liberté d’installation des médecins libéraux ou en étendant le champ de l’Etat sur la santé que l’on avancera dans ce pays ! »