A l’occasion des 10 ans de l’association AMARRAGE (1), zoom sur les cancers rares du péritoine (2).
« C’est un choc pour le malade et son entourage. Il y a une perte de repères face à cet organe méconnu (le péritoine (3) NRDL) qu’on a du mal à se représenter, aux mots nouveaux décrivant ces maladies graves voire fatales, méconnues des médecins traitants. Le caractère singulier de la prise en charge thérapeutique proposée inquiète : la CHIP (chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale) ne ressemble pas aux autres chimiothérapies et semble relever de la science-fiction. Ce « saut dans l’inconnu » nous plonge dans un profond désarroi. » témoigne un patient.
Du mauvais pronostic à la rémission…
Dans les années 80, les cancers du péritoine étaient connus pour leur pronostic sombre à brève échéance. La chimiothérapie conventionnelle ne marchait pas et aucune alternative thérapeutique ne pouvait être proposée aux malades. L’idée d’immerger les organes de la cavité abdominale dans un bain de chimiothérapie chauffé à 42°-43°C est née au Japon. La méthode de Chimio-Hyperthermie Intra-Péritonéale (CHIP) a ensuite été initiée en France par le Pr François Noël Gilly et est devenue depuis, le traitement de référence pour ces types de cancers. Elle offre désormais des perspectives de rémission, voire de guérison chez certains patients.
En France, les cancers du péritoine touchent environ 200 personnes chaque année, des cas sont diagnostiqués de manière fortuite. Certains sont spécifiques des sujets jeunes et d’autres retrouvés plus fréquemment chez les femmes. En l’absence de tout traitement, l’évolution naturelle de ces cancers reste inéluctable. Ainsi, pour le mésothéliome péritonéal, avec un traitement palliatif (chimiothérapie systémique), la survie médiane n’atteint pas 1 à 2 ans. Après une chirurgie cytoréductrice et une CHIP, la médiane de survie peut atteindre plus de 50 mois avec un taux de survie à 5 ans de plus de 50%.
« Le péritoine doit maintenant être considéré comme un organe et son atteinte doit être traitée avec la même conviction à visée curative que d’autres sites (foie, poumon … » déclare le Pr Olivier Glehen, chirurgien oncologue au Centre Hospitalier Lyon Sud – HCL
(1) L’AMARAPE (Association contre les Maladies du Péritoine)
(2) Cancers du péritoine : pseudomyxomes et mésothéliomes péritonéaux, carcinomes séreux primitifs du péritoine, tumeurs desmoplastiques à petites cellules rondes, psammocarcinomes
(3) Péritoine : fine membrane qui tapisse la cavité abdominale et l’extérieur de viscères de l’abdomen.
CONTACT PRESSE : Céline CHAUX – 04 72 40 70 88 – celine.chaux@chu-lyon.fr
vous n’indiquez pas le symptomes annonciateurs qui peuvent être décrits au médecin.