Mesure phare de sa campagne, Emmanuel Macron s’était engagé à réformer les retraites. Un projet de loi devrait être présenté fin 2018 et les textes de la réforme finalisés dès l’été 2019. L’institut Ifop et PERIAL ont réalisé en novembre 2017, un sondage, décryptant l’avis des Français sur les différentes mesures envisagées par la réforme.
Il révèle que les sondés sont globalement favorables aux orientations connues à ce jour de la réforme des retraites. 81% des personnes interrogées adhèrent au principe « 1 euro cotisé donne lieu aux mêmes droits pour tous » et 66% soutiennent le remplacement des multiples statuts actuels par un système unifié. En revanche, le sondage dévoile que 77% des Français pensent que, quelles que soient les réformes à venir, ils devront compter sur leurs économies personnelles pour toucher une pension satisfaisante.
Pour Eric Cosserat, Président de PERIAL « ce sondage montre que toutes les mesures qui iront dans le sens d’une unification et d’une simplification du système des retraites seront bien accueillies. Les Français sont en attente de lisibilité sur ce sujet anxiogène. On comprend néanmoins qu’au-delà des réformes annoncées, les Français sont prudents, si ce n’est pessimistes, et se préparent à subvenir seuls à leurs besoins au terme de leur vie professionnelle. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que notre enquête dévoile par ailleurs que le financement de sa retraite est l’une des principales motivations de l’épargne en France. »
POUR LES FRANÇAIS LES ORIENTATIONS DE LA REFORME DE RETRAITES « VONT DANS LE BON SENS »
- 60% des personnes interrogées ont entendu parler de la réforme des retraites à venir (10% en ont entendu parler et savent précisément de quoi il s’agit et 50% en ont entendu parler mais ne savent pas précisément de quoi il s’agit).
- Les mesures qui tendent vers plus d’égalité entre les différents statuts de cotisants sont plébiscitées. 81% des répondants adhèrent à l’idée selon laquelle chaque euro cotisé accroitra de la même manière la pension future quel que soit le statut de la personne et 66% souhaitent appliquer les mêmes règles de calcul des pensions de retraite à tous.
- Les Français soutiennent très largement le principe de la prise en compte de la pénibilité des carrières dans le calcul des retraites (80% jugent que cela va « dans le bon sens ») et cela de manière plus prononcée que le maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans (64% « dans le bon sens »).
- Les répondants approuvent les mesures susceptibles de simplifier et d’autonomiser la gestion de leurs retraites, que ce soit le calcul du montant de leur retraite en fonction des cotisations cumulées tout au long de sa carrière et non plus à partir d’un salaire moyen (76% « dans le bon sens ») ou le fait de ne plus imposer de durée minimale de cotisation et de proposer un départ à la retraite à l’âge choisi par le travailleur (72% « dans le bon sens »).
- La mesure au sujet de laquelle les personnes interrogées sont les plus partagées est la prise en compte pour chaque travailleur de l’espérance de vie de sa génération dans le calcul de sa retraite (53% pensent qu’elle va « dans le bon sens »). Cette orientation, au cœur de la réforme, laisse en effet entrevoir de potentielles inégalités de niveaux de pension entre générations, ce qui pourrait expliquer une moindre adhésion.
MAIS L’OPINION RESTE FATALISTE QUANT A LA NECESSITE DE FINANCER SOI-MÊME SA RETRAITE
- 77% des personnes interrogées sont convaincues que « quelles que soient les réformes à venir du système de retraites en France, les futurs retraités devront de plus en plus compter sur leurs économies personnelles pour toucher une pension satisfaisante ». Un fatalisme unanimement partagé, que les répondants déclarent connaître la réforme des retraites à venir, ou pas.
- Un état d’esprit cohérent avec le fait que 70% des Français se disent « inquiets » (22% « très inquiets ») concernant le financement de leur retraite et que seuls 32% disent être « confiants » quant à la garantie de toucher plus tard une retraite satisfaisante par rapport à leurs revenus.
- Sur le temps long, il est intéressant de constater qu’aux yeux des Français, la situation semble malgré tout moins alarmante aujourd’hui qu’au cours des dernières années. Ainsi, le niveau d’inquiétude exprimé au sujet du financement de sa retraite (70% « inquiets ») est le plus bas depuis 15 ans, date de la première mesure réalisée par l’Ifop. Cette préoccupation avait atteint son plus haut en mars 2007 (83% « inquiets ») à la veille de l’élection de Nicolas Sarkozy comme président de la République, avant de baisser en 2009 (75%), puis de remonter en 2013 (79%).
- Toujours est-il que le financement de sa retraite apparaît selon l’enquête comme l’une des principales motivations d’épargne (46% des citations) parmi les 85% de Français qui déclarent avoir déjà réalisé un placement.
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