Le SNOF alerte l’Assurance Maladie sur les risques concernant la réduction des cotations pour des actes ophtalmologiques comme l’OCT (Tomographie par Cohérence Optique) ou l’opération de la cataracte. Cette décision aurait des effets désastreux sur la prise en charge de la santé des Français.
Le docteur Thierry Bour, Président du SNOF, désapprouve fermement la volonté de l’Assurance Maladie de réviser à la baisse les cotations pour la technique d’imagerie du fond de l’œil appelée OCT et pour l’opération de la cataracte.
Le secteur 1 mis à mal
Ces mesures voulues par l’Assurance Maladie reviendraient d’abord à favoriser une médecine à deux vitesses. Le secteur 1, déjà en lutte pour son maintien, serait le premier à être impacté, avec à la clé un risque de disparition de la chirurgie de la cataracte en secteur sans dépassement d’honoraires ! Les patients seront alors contraints de se rabattre vers des praticiens exerçant en secteur 2, et subiront un Reste à charge (RAC), objet d’une réforme en cours de discussion par les pouvoirs publics. Une incohérence, lorsque l’on sait que le Gouvernement souhaite, officiellement, un meilleur accès aux soins et la diminution de ce reste à charge.
La suppression d’actes indispensables
L’Assurance Maladie veut supprimer l’association de l’intervention de la cataracte et de l’acte BELB001 (acte d’antibioprophylaxie). Une décision qualifiée de dangereuse par le docteur Bour : « Cette mesure est un non-sens médical et économique ! Cet acte est d’une grande efficacité avec un coût modéré. Le comble est qu’il fait même l’objet d’une recommandation officielle de l’ANSM, est reconnu à l’international et a été autorisé par la même CNAMTS en 2011 ! Grâce à cette mesure d’antibioprophylaxie, nous sauvons les yeux de 1 200 patients par an de graves complications infectieuses post-opératoires. »
Un frein à l’investissement technologique
Enfin, cela contribuerait aussi à limiter l’investissement dans du matériel nécessaire. Rappelons qu’un appareil d’OCT de qualité revient à l’achat à 100 000€, sans compter les frais de maintenance qui s’élèvent à environ 15% par an. « Cet appareil est devenu indispensable en matière de diagnostic et de suivi des patients, par exemple pour la DMLA, la rétinopathie diabétique et le glaucome où il a amplement prouvé son efficacité. Nous devons continuer à pouvoir disposer de ce matériel à la pointe de la technologie, au service de la santé visuelle des Français. », explique le Docteur Bour.
Et de conclure : « L’Assurance Maladie est dans une logique comptable, or la santé des Français ne se résume pas à des chiffres ! Nous devons bâtir un système de soins dans lequel tout le monde est gagnant : patients, médecins, assurance maladie. Ces mesures de réduction tarifaires unilatérales n’ont pas de sens. Il nous faut des actions pertinentes pour continuer à restructurer l’offre de soins et améliorer la prise en charge des patients. »
Contact presse : Eugénie ARNAUD – earnaud@hopscotch.fr – 01 58 65 01 21