Le Conseil international des infirmières (CII) se félicite de la publication, aujourd’hui même, du rapport final de la Commission mondiale indépendante de haut niveau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les maladies non transmissibles (MNT).
Annette Kennedy, présidente du CII et membre de la Commission sur les MNT, a déclaré : “Je suis ravie de la publication de ce rapport. Je me félicite que les infirmières y soient explicitement reconnues et que l’on recommande de les mobiliser et d’investir dans leurs compétences pour pouvoir réaliser des progrès substantiels dans la lutte contre les MNT. Reconnaître, mobiliser et investir dans la main d’œuvre infirmière entraînera des changements concrets et durables dans la santé et le bien-être des individus et de l’ensemble de la population.”
Le rapport mentionne des modèles de soins (dont la plupart sont désormais gérés par des infirmières) qui permettent aux infirmières de mettre en pratique l’ensemble de leurs compétences, reconnaissant ainsi le rôle joué par les infirmières dans la promotion de la santé et des savoirs en matière de santé et dans la prévention et la gestion des maladies; le rapport signale qu’il est convient de prévoir des ressources et des appuis financiers.
“Au sein d’une main d’œuvre de santé multidisciplinaire, les infirmières ont un rôle particulièrement crucial à jouer dans la promotion de la santé et des savoirs en matière de santé et dans la prévention et la gestion des MNT. Grâce à leurs savoirs et leurs compétences, grâce aux opportunités et au soutien financier, les infirmière sont les mieux placées pour agir efficacement en tant que praticiennes, conseillères en santé, porte-paroles, et diffuseuses de savoirs auprès des patients et des familles tout au long de leur vie. “ (p.21)[i]
Le CII est également heureux de constater que la Commission reconnaît que “les 40 millions de travailleurs de la santé dans le monde, y compris les infirmières et autres membres d’équipes interdisciplinaires, ont un rôle important à jouer pour faire appliquer les recommandations de la Commission grâce à leurs savoirs et à leur expérience solides et à la confiance que les gouvernements et le public ont placée en eux. “
Le rapport recommande les six axes de travail prioritaires suivants :
Recommandation 1: Commencer par le sommet: leadership et responsabilité politiques, de la capitale jusqu’au village
- Ce sont les chefs d’Etat et de gouvernements, et non les seuls ministres de la Santé, qui devraient superviser le processus visant à favoriser l’appropriation au niveau national des MNT et de la santé mentale.
- Les leaders politiques à tous les niveaux, notamment au niveau infranational, par exemple les maires des villes, devraient se charger de mettre en place des mesures locales détaillées, en collaboration avec le secteur de la santé, afin d’accélérer la lutte contre les MNT et les maladies mentales.
Recommandation 2: hiérarchiser et intensifier
- Les gouvernements devraient établir et mettre en œuvre une série précise de priorités dans le cadre du programme général relatif aux MNT et aux maladies mentales, en tenant compte des besoins en santé publique.
Recommandation 3: Intégrer et élargir les MNT dans les systèmes de santé et la CSU
- Les gouvernements devraient réorienter les systèmes de santé afin d’inclure la promotion de la santé, la prévention et la maîtrise des MNT ainsi que les services de santé mentale dans leurs politiques et projets relatifs à la CSU, en tenant compte des situations et des besoins nationaux.
Recommandation 4: Collaborer et règlementer
- Les gouvernements devraient renforcer la réglementation et la collaboration avec le secteur privé, les milieux universitaires, la société civile et les communautés, en s’appuyant sur une approche des MNT englobant l’ensemble de la société, et faire part de leurs expériences et de leurs difficultés, y compris les modèles politiques qui fonctionnent bien.
Recommandation 5: Financer
- Les gouvernements et la communauté internationale devraient mettre au point un nouveau paradigme économique pour financer les mesures relatives aux MNT et à la santé mentale.
Recommandation 6: Agir en faveur de la responsabilité
- Les gouvernements devraient être davantage responsables vis-à-vis de leurs citoyens pour leurs politiques de lutte contre les MNT.
La Commission a été créée par le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, pour trouver des solutions novatrices afin de juguler les principales causes de mortalité au niveau mondial et de prolonger l’espérance de vie de millions de personnes. Elle est chargée de soutenir les efforts politiques mis en place actuellement pour accélérer l’application de mesures pour lutter contre les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète et les maladies respiratoires, et réduire les souffrances provoquées par les problèmes de santé mentale, la violence et les traumatismes. Le rapport final propose au Dr Tedros d’adopter des recommandations audacieuses et concrètes et de donner la possibilité aux pays de progresser plus rapidement dans la lutte contre les MNT, conformément à l’objectif de l’Agenda pour le développement durable de réduction d’un tiers des décès prématurés dus aux MNT d’ici 2030.
Les MNT tuent tous les ans 15 millions de personnes âgées de 30 à 69 ans. Les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire sont particulièrement touchés par les MNT, avec près de 50% de décès dus aux MNT. Les infirmières apportent une contribution importante à la lutte contre les MNT et, en tant que groupe le plus important de professionnels des soins de santé, elles sont les principales responsables de la prévention, du traitement et de la gestion des MNT. Les infirmières, qui sont en première ligne, sont souvent mieux à même de détecter, traiter et orienter les patients atteints de MNT et de fournir des informations, une éducation et une orientation au public au sujet de la prévention des MNT.
Le MNT sont un domaine stratégique prioritaire pour le CII, dont la vision consiste à renforcer les capacités et les compétences des infirmières afin qu’elles collaborent aux efforts entrepris au niveau mondial pour prévenir, maîtriser et gérer les MNT dans tous les contextes, quel que soit le niveau de service. Le CII fait en sorte que les infirmières participent aux plans d’actions au niveau international, national et spécifiques aux pays de lutte contre les MNT, renforce le leadership infirmier et favorise les compétences spécifiques dans le cadre de partenariats intersectoriels de promotion de la santé, et améliore les connaissances en santé communautaire et les capacités d’autogestion des personnes vivant avec des MNT. Le CII reconnaît et préconise en outre le développement et la reconnaissance de la pratique infirmière avancée.
Le CII a participé activement à l’élaboration recommandations dans le but d’aider la Commission, a vivement recommandé la participation d’une infirmière au groupe d’experts techniques et a proposé plusieurs recommandations novatrices à la Commission. Le CII a également fait pression sur ses membres afin qu’ils participent à la consultation sur le web organisée en mai dans le but de faire figurer les infirmières et le personnel de santé dans le rapport final. Ayant fait appel aux représentantes des ANI participant aux réunions de la Triade CII-CIS-OMS réunie à Genève du 16 au 19 mai, le CII a été heureux de constater qu’un nombre significatif d’infirmières, y compris les ANI de 20 pays, avaient répondu au sondage, et soumis des propositions qui ont eu une incidence positives sur le rapport final.
En savoir plus : www.icn.ch/what-we-do/WHO-Independant-High-level-Commission-on-NCDs/
Pour toute information complémentaire, contacter Julie Clerget à l’adresse: media@icn.ch