Il y avait un petit air d’opéra, hier, dans la salle des fêtes de l’Élysée. La musique était plaisante mais les paroles inaudibles !… Le Président de la République a proposé de « changer la vie dans le système de santé », le Groupe des 26, co-piloté par Jérémie SECHER, avait proposé, plus modestement, de « changer la vie à l’Hôpital »!…Le Président de la République va dans le même sens, le SMPS ne peut que l’encourager, mais l’histoire reste à écrire.
Les bonnes intentions sont là. La proximité, le territoire, la notion d’équipe de soins, l’importance du numérique, les exigences de formation comme de nombreuses autres propositions sont présentes dans le plan de transformation, mais tout cela doit se traduire dans les textes, et surtout dans les faits.
Le SMPS tient néanmoins à exprimer son scepticisme quant à la réalité du projet.
Rien n’est dit sur la gouvernance des territoires, rien n’est évoqué sur l’évolution du statut des établissements, rien n’est engagé sur la simplification des procédures.… Pire, le SMPS a le sentiment que la bureaucratisation risque d’être renforcée, notamment en s’appuyant sur les « communautés professionnelles », ce « bidule » créé par Marisol Touraine, à la main de l’assurance maladie. Les ARS semblent renforcées et leurs missions confirmées. Le « big-bang » de la confiance et de la décentralisation ne sont pas au rendez- vous.
Certes, les expérimentations sont fortement engagées et le Président de la République propose la mise en place d’un comité stratégique pour écrire la « partition » de cet opéra. Espérons que cela ne soit pas une farce, le SMPS y tiendra toute sa place et sera particulièrement exigeant. On ne réforme pas en se méfiant de ceux et celles qui ont en charge le management du système hospitalier, qui, bien entendu, doit s’adapter pour aller vers un système de management du territoire. Là aussi, le SMPS et le Groupe des 26 ont fait des propositions concrètes intéressantes. Reprenez-les Monsieur le Président de la République ! Le SMPS préfère rester optimiste et avoir tort plus tôt que d’être pessimiste et avoir raison.