Dans son rapport annuel sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale, la Cour des comptes analyse les dépenses de l’Assurance Maladie et l’évolution des soins de ville et des soins hospitaliers.
Elle prône un développement de la médecine ambulatoire, ce que la CSMF pourrait partager, mais il s’agit simplement pour elle d’accroître les séjours sans nuitée dans les hôpitaux. Voilà une curieuse vision du virage ambulatoire…
Elle note pourtant que le déploiement de la médecine ambulatoire s’est traduit par une croissance des soins de ville, et un ralentissement de l’activité à l’hôpital. Comment s’étonner dans ces conditions que les dépenses en soins de ville augmentent ?
Elle préfère se cantonner au recyclage de vieilles idées de maîtrise comptable combattues par la CSMF depuis 1996, lors des ordonnances Juppé, de sinistre mémoire.
Faire varier les prix en fonction des volumes, mettre en réserve une partie des augmentations tarifaires… La Cour des Comptes a-t-elle oublié que les accords tarifaires conventionnels sont déjà soumis aux stabilisateurs économiques qui retardent leur application de six mois? La Cour des comptes a-t-elle oublié que les tarifs de l’acte médical en France sont les plus bas d’Europe et que les revenus des médecins dans d’autres pays européens, comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne si souvent donnés en exemple, sont 1,5 voire 2 fois supérieurs à ceux des médecins libéraux français ?
La CSMF dénonce encore une fois un rapport partial qui n’a toujours pas posé les vrais problèmes de notre système de santé : celui de son recentrage sur les soins de ville avec les moyens nécessaires, tant organisationnels que financiers.
Soutenir les soins de ville, accompagner les initiatives des médecins libéraux qui doivent être les chefs d’orchestre des CPTS, valoriser l’expertise médicale, voilà les vraies pistes d’amélioration du système de santé et d’efficience que la Cour des Comptes ferait mieux de proposer.
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