Le prochain débat des Contrepoints de la Santé, sur le thème « les propositions de la Cour des comptes servent-elles à quelque chose », se tiendra le 24 octobre dès 8h30 à l’Opéra Restaurant (Paris).
Tous les ans, le rapport de la Cour des comptes est attendu pour ses propositions de transformation tranchées. Mercredi 24 octobre, Denis Morin, Président de la 6e Chambre de la Cour des comptes (celle qui ausculte les comptes de la Sécurité sociale) vient débattre avec Jean Baptiste Bonnet, Ex Président de l’ISNI, InterSyndicale nationale des internes, sur les constats et la manière de faire accepter certaines réformes de fond aux professionnels.
Information et inscription auprès de Françoise Millet (Ortus), francoisemillet@ortus-sante.fr.
Bonsoir, quelques questions qui seraient à poser demain matin à M. Denis Morin, Pt de la 6è chambre de la CdC, sur la partie « Les soins Visuels : une prise en charge à réorganiser » chapitre VII du rapport :
– La Cour des Comptes insiste sur une probable diminution de 20% du nombre d’ophtalmologistes à l’horizon 2030 pour justifier ses préconisations (master pour orthoptistes et opticiens). Diminution prophétisée à plusieurs reprises depuis 20 ans par la DREES et jamais réalisée ! Pourquoi ne pas avoir simplement recommandé une augmentation franche du nombre d’ophtalmologistes formés, alors que c’est la spécialité la plus demandée à l’ECN ? Les toutes dernières projections montrent qu’on pourrait ainsi éviter cette baisse.
– Le Royaume-Uni est cité en exemple, alors que dans ce système de santé les ophtalmologistes sont quasi inaccessibles dans les hôpitaux et qu’en ville il existe 15 000 optométristes. En France, nous avons 4800 ophtalmologistes et 5000 orthoptistes en ville, en croissance rapide. Mettre les opticiens-lunetiers prescripteurs avec un Master (bac+5) rendrait le système très confus avec des limites de compétences floues entre professions, ce qui serait incompréhensible pour le public et certains acteurs seraient en conflit d’intérêt prescription-vente.
– Le nouveau métier d’orthoptiste a été redéfini en 2014, avec une première promotion sortie en 2017, le diplôme d’opticien-lunetier n’a pas encore été réingéniéré et cela risque de prendre plusieurs années. Comment croire qu’un master orthoptiste et opticien puisse être efficace avant une dizaine d’années ? C’est-à-dire après la chute drastique des départs en retraite des ophtalmologistes et l’amélioration des délais d’attente suite au développement du travail aidé et des mesures déployées depuis 2 ans.
– Le problème des lunettes est secondaire, il n’y aurait de délai si les possibilités de renouvellement chez l’opticien, avec une ordonnance encore valable, étaient utilisées (3 à 5 ans chez l’adulte en fonction de l’âge)
– Il faut capitaliser sur les solutions en cours de déploiement :
– augmenter le nombre de postes formateurs en ophtalmologie (200 contre 150 aujourd’hui)
– développement rapide du travail aidé (20% en 2010, 60% aujourd’hui, 80% en 2020) avec orthoptistes, infirmiers et assistants
– l’ouverture de stages en libéral pour les internes
– le développement de protocoles organisationnels de délégations en l’absence de l’ophtalmologiste (RNO, RNM, glaucome)
– Plages de RDV à délais courts (logiciels de RDV)