MG France apprend qu’un amendement autorisant la primoprescription par le pharmacien va être à nouveau présenté malgré le rejet de l’amendement antérieur identique.
L’argument une fois de plus mis en avant par les porteurs de cette proposition serait la difficulté des patients à rencontrer un médecin traitant. MG France rappelle qu’ une étude de la DREES parue en octobre 2018 démontre que le délai de rendez-vous moyen chez le médecin généraliste est de deux jours.
En cas d’urgence, le rendez-vous est obtenu dans la journée.
Pour les traitements chroniques, le médecin prescrit le traitement pour une durée variable et en lien avec l’état clinique du patient. Le médecin est le seul décideur du rythme de surveillance de son patient, et le pharmacien est d’ores et déjà en capacité de dépanner le patient en rupture de traitement. Prétendre ainsi rendre service au patient n’est donc pas recevable.
Au delà, dans notre système de soins, le médecin examine son patient, établit le diagnostic et prescrit en fonction des antécédents du patient. Le pharmacien vérifie la prescription et la délivre.
Qui peut imaginer que le pharmacien va distinguer au simple regard la cystite aigue de la pyélonéphrite, l’angine bactérienne de la mononucléose ?
Qui peut croire que sans diagnostic les prescriptions seront moins nombreuses et mieux adaptées ?
Qui peut prétendre que le pharmacien sera mieux armé que le médecin traitant pour refuser une demande de prescription injustifiée ?
Prétendre ainsi rendre service à la santé publique est donc fallacieux et surtout, dangereux.
Enfin, le choix d’une molécule, de son dosage et de la durée du traitement relève d’un acte médical.
Quel sera le critère de choix du produit par le pharmacien ?
Comment fera t-il pour choisir entre un des nombreux produits « en vente libre » ornant ses rayons et une des molécules dont le prix, les effets indésirables et les risques ont jusque là interdit la délivrance sans ordonnance et la publicité ?
MG France s’oppose fermement et sans concession à cet amendement comme à tout texte qui porterait atteinte à l’intégrité du métier de médecin généraliste, et surtout à la santé de ses patients.