Les décisions politiques prises au cours des dernières décennies ne sont pas du fait des médecins. Les propositions actuelles visent sans le dire à fonctionnariser la médecine. Les médecins, dont la liberté d’exercice leur est consubstantielle, n’auront comme seule alternative d’un choix devenu binaire, celle de se déconventionner.
Fonctionnariat
L’UFML-Syndicat constate au fil des réformes la volonté continue de diminuer l’indépendance qui motive le choix d’être médecin de ville. Un des fondements de la médecine à la française est la liberté de choix de son médecin par le patient et la liberté pour le médecin de refuser le suivi d’un patient tout en l’orientant vers un confrère.
Le projet des CPTS organise la fin de cette liberté, en posant comme socle préalable à leur existence, le fait que 100 % des patients aient un médecin traitant et que l’ensemble des soins non programmés soient assurés. Ces deux conditions ouvrent la voie à l’établissement d’une carte sanitaire et à la définition de quotas de patients.
Récemment des députés ou groupes parlementaires ont proposé dans le cadre du #GrandDebatNational la #coercition pour les jeunes médecins, et des sanctions en cas de non respect de ces obligations.
L’UFML-Syndicat demande de l’honnêteté dans une lettre ouverte à la Ministre de la Santé et à Thomas Mesnier, mais qui pourrait être adressée aussi aux politiques qui portent la coercition à l’installation https://www.ufml-syndicat.org/vous-voulez-une-medecine-detat-fonctionnarisez-nous-lettre-ouverte-a-agnes-buzyn-et-thomas-mesnier/ : fonctionnarisons les médecins avec les obligations, dont un grand nombre sont déjà à l’œuvre, et les avantages (35 heures, retraite, etc.) liés à ce statut.
Les médecins n’ont pas vocation à devenir un anachronisme de la société française : des agents de l’État sans les avantages de la fonction.
Déconventionnement
Si ces propositions de lois portant coercition/obligation/sanctions étaient votées, l’UFML-S organiserait un déconventionnement à grande échelle. La profession n’a jamais été aussi près de franchir le pas, tant son exaspération est grande, et il n’est que son respect pour le système solidaire pour l’empêcher de franchir le pas.
Le mépris à l’égard des médecins et notamment des plus jeunes est insupportable alors que ce sont eux qui font tourner les hôpitaux, pour des salaires plus que modiques, et ce faisant, remboursent largement le coût de leurs études à l’État.
Ce mépris de trop pourrait être le signal déclencheur d’un mouvement de grande ampleur que l’UFML-S n’hésiterait pas à mener
Il existe pourtant une troisième voie qui passe par le respect du modèle d’exercice que des dizaines de milliers de médecins ont choisi en conscience et en toute liberté et auquel ils sont attachés, et la cogestion du système avec ses acteurs.