Parmi les priorités définies par le rapport Liebault figure la nécessité de repenser l’offre pour les personnes âgées en dehors de la traditionnelle dichotomie EHPAD/domicile en « développant des formes alternatives et accessibles de prise en charge ». La nouvelle publication que l’ANAP consacre à l’hébergement temporaire en EHPAD à la sortie d’une hospitalisation s’inscrit dans cette idée. En complément, l’ANAP publie également un autre retour d’expériences dédié à la mise en place d’infirmier de nuit en EHPAD.
Hébergements temporaires en EHPAD en sortie d’hospitalisation : premiers enseignements
L’hébergement temporaire limité à 30 jours maximum peut être proposé aux personnes âgées de 75 ans et plus, relevant ou non du dispositif personnes âgées en risque de perte d’autonomie (PAERPA). Les bénéfices pour la personne âgée sont de plusieurs ordres : préservation de l’autonomie, préparation du retour à domicile, diminution des risques de réhospitalisation. D’un point de vue systémique, cette expérience incite au rapprochement entre la ville et l’hôpital, améliore l’offre de santé sur le territoire, permet une ouverture de l’EHPAD et le fait connaître aux personnes âgées et à leur famille. Elle peut également offrir une solution économique intéressante pour l’EHPAD.
Il apparait essentiel d’établir des critères pour une typologie d’usagers et que les adresseurs les respectent afin de ne pas mettre en difficulté les EHPAD. De même, le succès des expérimentations dépend de la communication faite auprès des établissements de santé, des professionnels de ville, des usagers et de leurs familles. Le cadre, en revanche, peut être adapté en fonction des territoires, par exemple en modulant la durée (15 jours maximum renouvelables 1 fois) ou les motifs d’inclusion (hospitalisation de l’aidant…).
Infirmier diplômé d’état de nuit en EHPAD, développer les mutualisations
Le recours à une hospitalisation non pertinente peut engendrer une rupture dans le parcours d’une personne âgée. Afin d’éviter ce risque et pour pallier l’absence de personnel médical et soignant la nuit en EHPAD, une expérimentation a été lancée dans le cadre du programme PAERPA. Elle consiste à organiser une astreinte ou garde d’infirmier de nuit mutualisée. Cette publication livre le retour d’expériences de six territoires pilotes et propose des clefs d’analyse pour être répliqué en opérant les meilleurs choix : astreinte vs garde, portage par un EHPAD, un CH, ou une structure libérale, modalités de financement, etc. Les avantages et inconvénients des différents modèles possibles sont restitués de manière synthétique sous forme de tableau pour aider les acteurs dans leurs choix.
Quelles que soient les modalités choisies, il apparaît que la communication et l’échange entre équipes de nuit et IDE sont essentiels.
Plusieurs bénéfices ressortent de cette expérimentation :
ü Sécurisation des équipes de nuit. La présence d’IDE de nuit qu’elle soit de garde ou d’astreinte permet souvent de rassurer le personnel et de le guider quant à la conduite à tenir face à un problème avec une personne âgée.
ü Amélioration des relations avec le SAMU. Les informations transmises étant fondées sur une connaissance médicale et souvent gériatrique, les relations se trouvent facilitées.
ü Diminution des hospitalisations de nuit en urgence. Cet apport, bien que non quantifié, est souligné par l’ensemble des acteurs.
ü Prise en charge, dans le cas des gardes, des résidents nécessitant des soins techniques lourds ou spécifiques à la fin de vie.
Plusieurs outils téléchargeables accompagnent cette publication concernant : les procédures de déclenchement d’astreinte de l’IDE de nuit, la formation des équipes de nuit, le suivi de l’activité de l’IDE, les ressources humaines et les logiciels de soins.
Prise en charge des personnes âgées, outil complémentaire
Autodiagnostic Filières gériatriques de territoire
L’ANAP propose également un outil d’autodiagnostic des filières gériatriques de territoire pour appréhender la performance de leur fonctionnement ainsi que leur capacité à s’inscrire dans un parcours.
Cet autodiagnostic s’adresse donc principalement aux pilotes et aux responsables des filières gériatriques (court séjour, EMG, unités de soins longues durée, services de soins et de réadaptation, unité de consultation et d’hospitalisation de jour).
Pour en savoir plus : Autodiagnostic de filière gériatrique de territoire