Un nouveau rapport, publié ce jour, fait état d’attaques persistantes contre les soins de santé qui compromettent la prestation des services sanitaires essentiels, tout en blessant et en tuant des patients et des travailleurs de santé. Intitulé Impunity Remains: Attacks on Health Care in 23 Countries in Conflict in 2018 (L’impunité persiste : attaques contre les soins de santé dans 23 pays en conflit en 2018), ce document est le sixième rapport annuel de la Coalition pour la sauvegarde de la santé dans les conflits. Il documente près de mille violations du droit international humanitaire et des résolutions des Nations Unies visant à protéger le personnel de santé dans les zones de conflit en 2018. Ces violations ont entraîné le décès de 167 agents de santé et fait plus de 700 blessés parmi des personnels déployés uniquement pour secourir les malades, les blessés et les mourants.
Le Conseil international des infirmières (CII) condamne sans réserve toutes les attaques perpétrées contre les personnels infirmiers et obstétricaux qui travaillent dans les zones de conflit avec pour seul objectif de prodiguer leurs soins, leurs traitements et leur réconfort aux malades, aux blessés et aux mourants. Le CII appelle tous les gouvernements et autres belligérants à respecter les lois internationales qui protègent les travailleurs de santé.
En réaction au rapport, M. Howard Catton, Directeur général du CII, a déclaré :
« Ce rapport est choquant : tous ceux qui le liront seront épouvantés par ses conclusions tragiques. Les personnels infirmiers sont une force pour le bien. Ils prodiguent des soins impartiaux fondés sur leur code d’éthique. La protection des personnels infirmiers est un emblème de notre humanité.
Les infirmières et les infirmiers devraient être protégés partout où ils dispensent leurs soins et leur attention aux personnes qui en ont besoin.
Les infirmières et les infirmiers viennent en aide à toutes les parties dans les zones de guerre, de même qu’aux innocents pris pour cibles ou victimes de tirs croisés. Et pourtant, des personnels infirmiers et obstétricaux figurent parmi les 167 agents de santé qui ont été tués et les 710 blessés en 2018.
Le rapport explique en détail comment des infirmières et d’autres agents de santé ont été brutalement attaqués à coups de couteaux, de matraques, d’armes à feu, d’obus, de bombes et d’incendies. D’autres ont été intimidés, enlevés, agressés sexuellement et violés ; d’autres encore ont été assassinés. Et, malheureusement, leurs patients ont subi le même sort.
Ces attaques ne causent pas seulement des souffrances immédiates et la mort : elles privent également les populations de l’accès aux soins en entraînant la fermeture d’installations, en endommageant les infrastructures et en provoquant le retrait des personnels des organisations non gouvernementales et d’autres prestataires de santé.
Ces attaques rendent plus difficile la lutte contre les épidémies de maladies, notamment la maladie à virus Ébola ; elles interfèrent avec les interventions urgentes qui sauvent des vies ; et elles entravent les programmes de vaccination.
Mettre fin à ces attaques injustifiées fera du monde un endroit meilleur et plus sûr pour nous tous. Les dirigeants du monde entier doivent non seulement condamner ces atrocités, mais aussi prendre des mesures pour les prévenir et pour garantir la santé pour tous. »
Coalition pour la sauvegarde de la santé dans les conflits (2019). Safeguarding Health in Conflict Coalition 2018 – Impunity Remains: Attacks on Health Care in 23 Countries in Conflict. CSSC, Washington DC.
Contact : Gyorgy Madarasz, attaché de presse, madarasz@icn.ch, téléphone : +41 22 908 01 16.