La Direction générale des entreprises (DGE), l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan), la Fédération française des industries de santé (FEFIS) et le G5 Santé publient aujourd’hui l’étude Pipame « Industrie du Futur : enjeux et perspectives pour la filière industries et technologies de santé », réalisée par le cabinet OpusLine.
Les industries de santé constituent un secteur stratégique dont le poids économique estconsidérable en France : 3100 entreprises réalisent 90 Md€ de CA et un excédent de la balance commerciale de 1,7 Md€. La France jouit d’un écosystème de recherche et d’innovation scientifique, académique et industriel particulièrement riche. Le poids de la R&D, tant en part du chiffre d’affaires qu’en effectifs, est particulièrement élevé du fait de la forte mobilisation des entreprises sur l’innovation (10 % du CA est investi dans la R&D soit 20 % des dépenses totales d’innovation de l’ensemble des industries françaises). Plus de600 M€ de crédits impôt recherche y contribuent.
Cette étude vise à faire apparaître des solutions opérationnelles au sein des différents échelons de la chaine de valeur de l’industrie de Santé (R&D, production, logistique, usage) pour renforcer la compétitivité et l’attractivité de la filière française des produits de santé.
Ses principaux enseignements sont :
- Du point de vue économique, le poids des industries de santé dans l’économie française leur confère une dimension stratégique. Or, ces entreprises sont confrontées à une concurrence forte des pays émergents et à une transformation de leur modèle économique.
- L’industrie du futur et le développement de la médecine des 4P (Prédictive, Préventive, Personnalisée, Participative) sont deux réponses à ces problématiques. Elles reposent toutes deux sur l’intégration de nouvelles composantes technologiques permettant de moderniser les systèmes de santé pour une meilleure prise en charge des patients. Huit d’entre elles ont fait l’objet d’analyses approfondies dans le cadre de cette étude : le cloud computing, la cybersécurité, le big data, l’intelligence artificielle (IA), la robotique, la simulation numérique, les objets connectés (IoT) et la réalité augmentée.
- L’innovation numérique a un rôle à jouer dans toute la chaine de valeur de l’industrie de la santé : elle permet d’optimiser les pistes de recherche, de digitaliser les processus de gestion des essais cliniques, de faciliter la transformation du modèle de démonstration de la valeur médicale, d’améliorer les systèmes de production et d’en augmenter la fiabilité, ainsi que de mieux gérer la dimension logistique. C’est une opportunité majeure pour une industrie forte et conquérante, à même de reprendre des parts de marché en France comme à l’international.
- Des projets industriels existent déjà mais le déploiement de ces nouvelles technologies au sein des industries de santé doit se généraliser. L’exploitation de leurs bénéfices nécessite un passage à l’échelle, de l’expérimentation vers la mise en œuvre industrielle.
L’étude structure les recommandations autour de trois objectifs stratégiques pour accélérer le développement du numérique dans les industries de santé, à destination des acteurs privés et des pouvoirs publics :
- permettre aux acteurs d’exploiter les données de santé dans un cadre d’interopérabilité garantissant son acceptabilité par l’ensemble des acteurs en préservant la sécurité et la fiabilité des données ;
- consolider une filière industrielle structurée et compétitive grâce au levier du numérique, sous le pilotage du Comité stratégique de la filière des Industries et technologies de santé (CSF-ITS) ;
- adapter le système de santé aux nouvelles offres de santé numérique. L’étude recommande ainsi d’encourager les industriels à participer à la réflexion sur des projets d’innovation organisationnelle et technologique aux cotés des pouvoirs publics, notamment sur les agences réglementaires (françaises et européennes), afin d’adapter à l’ère numérique l’organisation du parcours réglementaire en santé.
Le Comité stratégique de la filière a vocation à coordonner cette transformation. Afind’accélérer la modernisation numérique des industries de santé, il va dès à présent poursuivre ses efforts afin de mettre en œuvre les recommandations du rapport au sein de ses projets structurants.
L’étude et la synthèse sont disponibles à cette adresse
Contacts presse : Anne Virlogeux – 01 79 84 30 70 ; Pauline Manier – 01 79 84 31 94