En annonçant mardi 9 juillet, encore et toujours par voie de presse, sa décision de dérembourser les médicaments homéopathiques, la ministre des Solidarités et de la Santé porte un coup extrêmement dur à la liberté de choix des patients, en même temps qu’elle choisit de mépriser la pratique quotidienne de milliers de médecins engagés au service de leurs patients, qui ne sont nullement des malades imaginaires. Le plus souvent, ces patients sont venus consulter un médecinhoméopathe après avoir été traités parfois sans succès par d’autres thérapeutiques, souvent sur recommandation médicale, et leur confiance envers leur médecin homéopathe se transmet ensuite sur plusieurs générations.
Le SNMHF (Syndicat national des médecins homéopathes français) dénonce le climat insidieux dans lequel ce déremboursement a été orchestré, prélude à une volonté clairement affirmée par certains « leaders médicaux » d’éradiquer toute approche médicale alternative, comme si l’evidence-based medicine constituait le socle incontournable de la pratique médicale. Le SNMHF affirme au contraire que si la médecine est une, les thérapeutiques sont plurielles. Qui peut s’arroger le droit d’exclure une approche thérapeutique sans considération de l’avis des premiers intéressés, les médecins et leurs patients, et transformer peu à peu la médecine en un champ de connaissances monolithiques ? L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) n’invite-t-elle pas les États à soutenir et à encadrer l’intégration des différentes thérapeutiques [1] ? C’est le chemin inverse que prend la France.
Le SNMHF dénonce tout particulièrement le simulacre d’évaluation auquel s’est livrée la Haute Autorité de Santé, n’accueillant aucun expert de l’homéopathie au sein de sa commission, ne retenant que les critères applicables aux médicaments classiques alors que la pratique homéopathique impose une approche spécifique. Ce choix laisse penser que la décision de déremboursement était prise dès le départ mais avait besoin d’un habillage pour être justifiée.« Au nom de la science », la HAS a évalué l’homéopathie au mépris des règles de prescriptionpropres à cette thérapeutique, dans une procédure entachée d’irrégularités et de fuites distillées au rythme des prises de parole politiques, sur fond de campagne trop souvent haineuse et toujours méprisante sur les réseaux sociaux.
Le SNMHF constate que cette mauvaise décision est prise alors que d’importants problèmes de santé publique s’intensifient, comme la iatrogénie et le mésusage des médicaments courants, la difficulté de trouver un médecin de proximité, l’antibiorésistance et les soins donnés aux animaux d’élevage… La médecine conventionnelle est certes irremplaçable, mais elle connaît des crises profondes auxquelles la thérapeutique homéopathique apporte des réponses.
Le déremboursement pénalisera non seulement les patients, certains parmi les plus modestes,mais entraînera un déplacement de la consommation vers des médicaments plus lourds,présentant des risques iatrogéniques plus élevés, engendrant de nouvelles dépenses pour l’Assurance maladie. Par ailleurs, il semble évident que la menace de sortir l’homéopathie du champ strictement médical qui est le sien en France depuis 90 ans, comporte le risque de voir se développer des pratiques non médicales potentiellement dangereuses pour les patients.
Il est dès lors permis de se demander à qui profitera cette décision aberrante. Le financement des innovations médicales, argument déployé par la ministre, ne tient aucun compte de ces déports deprescription. Le gouvernement dispose en effet d’une manne : engager une action publique qui permettrait de diminuer les 23 500 tonnes de médicaments inutilisés par les particuliers, soit 7 milliards d’euros (source : Cyclamed).
Le Syndicat national des médecins homéopathes français recommande aux 74 % de Français attachés à la thérapeutique homéopathique de continuer à se manifester en signant la pétition#MonHomeoMonChoix.fr, qui a déjà recueilli plus de 1,2 million de signatures à ce jour. Ces patients se sont mobilisés en faveur du maintien du remboursement et ont été soutenus par de nombreux élus. Comme eux, les médecins homéopathes restent plus que jamais mobilisés pour préserver la place de l’homéopathie dans l’offre de soins. Les millions de Français qui se soignent par homéopathie ont la preuve de son efficacité. Les médecins qui les soignent poursuivront leurtâche de professionnels de santé pour répondre à leurs besoins
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