Amani Ballour, pédiatre syrienne qui a dirigé un hôpital souterrain, dans l’Est de la Ghouta de 2012 à 2018 et qui est aujourd’hui réfugiée en Turquie, a reçu le prix Raoul Wallenberg du Conseil de l’Europe pour son courage personnel, son audace et sa volonté de sauver la vie de centaines de personnes pendant la guerre de Syrie.
« Les droits de l’homme et la dignité personnelle ne sont pas un luxe en temps de paix. Le docteur Amani Ballour est un exemple éclatant de l’empathie, de la vertu et de l’honneur qui peuvent fleurir même dans les pires circonstances : au milieu de la guerre et de la souffrance », a déclaré Marija Pejčinović Burić, Secrétaire Générale du Conseil de l’Europe.
Jeune pédiatre tout juste sortie de l’université, Amani Ballour s’est portée volontaire pour secourir les blessés et a fini, quelques années plus tard, par diriger une équipe d’une centaine de personnes à l’hôpital souterrain, la « Grotte » (The Cave), dans sa ville natale de Douma près de la capitale syrienne.
« La Grotte est devenue un havre d’espoir et de sécurité pour beaucoup de civils assiégés. Là, le docteur Ballour a risqué sa propre sécurité pour aider ceux qui en avaient le plus besoin. Avec d’autres, elle a agi jour après jour pour sauver la vie d’un grand nombre de gens, y compris des enfants souffrant des effets d’armes chimiques », a ajouté la Secrétaire Générale.
Après avoir quitté la Syrie en 2018, elle continue aujourd’hui à aider les gens par son engagement au sein d’une fondation qui soutient les femmes dirigeantes et le personnel médical dans les zones de conflit.
La cérémonie de remise du prix aura lieu le vendredi 17 janvier à 16h00, au Conseil de l’Europe, suivie de la projection du documentaire du National Geographic « The Cave » nominé pour un Oscar 2020.
Le 17 janvier marque le 75e anniversaire de l’arrestation de Raoul Wallenberg à Budapest. Diplomate suédois, Raoul Wallenberg a utilisé son statut pour sauver des dizaines de milliers de Juifs de l’Holocauste. Le Prix a été institué en 2012 par le Conseil de l’Europe à l’initiative du Gouvernement suédois et du Parlement hongrois pour contribuer à perpétuer sa mémoire et ses réalisations exceptionnelles.
Le lauréat du prix Raoul Wallenberg est sélectionné par un jury de six personnes indépendantes qui ont une autorité morale reconnue dans le domaine des droits de l’homme et de l’action humanitaire et qui sont à leur tour nommées par le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe, le ministère suédois des Affaires étrangères, la municipalité de Budapest, l’Institut Raoul Wallenberg de Lund, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et la famille de Raoul Wallenberg.
Le prix, d’un montant de 10 000 euros, est décerné tous les deux ans à des personnes, des groupes ou des organisations. La lauréate de cette année fait suite aux trois lauréats précédents : Elmas Arus (en 2014), jeune réalisatrice rom de Turquie ; l’association grecque Agalià (en 2016) de l’île de Lesbos, qui a fourni une assistance de première ligne à des milliers de réfugiés, indépendamment de leur origine et de leur religion ; et le Centre européen des droits des Roms (en 2018), basé à Budapest, qui a engagé des recours à des litiges stratégiques pour protéger les droits des Roms dans toute l’Europe.
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