En 2020, plus d’1 personne sur 5 serait touchée par un trouble mental estime l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ces troubles peuvent prendre des formes très diverses : anxiété, dépression, burn-out, trouble alimentaire ou bipolaire. Les troubles mentaux demeurent au 3ème rang des maladies les plus fréquentes après le cancer et les maladies cardiovasculaires. Pour répondre à cet enjeu, la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 a notamment prévu la création de Projets Territoriaux de Santé Mentale (PTSM). Leur objectif : améliorer l’accès à des parcours de santé et de vie de qualité, sécurisés et sans rupture pour les personnes concernées par les troubles psychiques. Fin 2017, les acteurs de la Gironde ont enclenché un travail de réflexion et initié une démarche d’amélioration pro-active.
Piloté par la délégation départementale de la Gironde de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, et grâce au co-portage assuré conjointement par le Groupement de coopération sanitaire psychiatrie publique 33[1] et la commission Santé Mentale du Conseil Territoriale de santé (CTS) de Gironde, le PTSM a été finalisé à l’issue d’une période dynamique et participative de 18 mois (janvier 2018 à juin 2019) associant près de 120 acteurs issus de divers secteurs (représentants des usagers, établissements sociaux et médico-sociaux, Préfecture, Collectivités locales, Éducation Nationale, représentants des professionnels libéraux, acteurs de l’emploi, du logement, associations, Police nationale, service départemental d’incendie et de secours, universités, Justice, …).
Au total, ce sont 23 projets concrets qui structurent le PTSM de Gironde. Les objectifs sont les suivants :
· Repérer précocement les troubles psychiques, améliorer l’accès au diagnostic, aux soins et aux accompagnements ;
· Permettre des parcours de santé, de vie de qualité et sans rupture ;
· Améliorer l’accès aux soins somatiques ;
· Prévenir et prendre en charge les situations de crise et d’urgence ;
· Promouvoir les droits des personnes, renforcer leur pouvoir d’agir, lutter contre la stigmatisation ;
· Agir sur les déterminants sociaux, environnementaux et territoriaux de la santé mentale.
Par ailleurs, une enveloppe financière d’un montant de 785.500 € est attribuée pour les 5 prochaines années (soit la durée totale du PTSM) afin de contribuer au déploiement des projets.
Quelques actions phares déjà conduites dans le cadre du PTSM 33.
· Les équipes mobiles ressources auprès des établissements accueillant des jeunes de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)
Compte-tenu du défaut d’accès aux soins psychiatriques des jeunes de l’ASE et de la PJJ, et du nombre important de situations complexes en Gironde nécessitant des interventions coordonnées, trois équipes mobiles mixtes, associant les professionnels du secteur sanitaire et médico-social, sont en cours de déploiement dans les secteurs des CH de Cadillac, Charles Perrens et Libourne.A terme, ces équipes pourront, chaque année, intervenir pour une centaine de situations complexes au sein même des établissements et permettre ainsi des prises en charge les plus précoces tout en évitant des hospitalisations injustifiées.
· L’action de l’équipe mobile inclusive (EMILE) pour faciliter l’accès au logement et aux emplois inclusifs
Une équipe mobile inclusive par le logement et l’emploi (EMILE) portée par l’Association pour la réadaptation et l’intégration (ARI) agit pour faciliter l’accès au logement pour les personnes atteintes de troubles psychiques et faciliter leur accès à l’emploi. Ses modalités d’intervention reposent également sur le principe de « l’aller vers », et ses objectifs portent en priorité sur le rétablissement et l’inclusion des personnes dans le milieu ordinaire. EMILE pourra intervenir directement auprès des bailleurs et employeurs dans le cadre d’un plan d’accompagnement mis en œuvre avec la personne concernée.
· La mise en place d’un dispositif spécifique de réponse aux urgences psychiatriques
Pour répondre de manière concertée aux situations d’urgences psychiatriques, plusieurs acteurs (Police nationale, SDIS, Préfecture, représentants des professionnels libéraux, SOS médecins, SAMU-Centre 15, ARS, représentants des usagers et familles, …) se sont réunis dans le cadre du PTSM de Gironde pour définir ensemble un dispositif départemental innovant, susceptible de renforcer la prévention et gérer de façon concertée et coordonnée les interventions (situations de crise et d’urgence).
Une plateforme téléphonique (« Questions Psy »), tenue par un infirmier expérimenté et accessible tous les jours de 10h à 18h (week-ends et jours fériés compris) pourra apporter des informations et des conseils d’orientation aux personnes en situation d’urgence, à leurs familles mais aussi aux professionnels de la psychiatrie.
D’autre part, il est prévu de renforcer le SAMU-Centre 15 (CHU de Bordeaux), par la présence d’infirmières de pratique avancée (IPA) en psychiatrie susceptibles d’appuyer, si nécessaire, le médecin régulateur.
Enfin, la mise en place de formations interprofessionnelles et l’élaboration de procédures communes avec l’ensemble des acteurs concernés devront favoriser des prises en charge réactives et adaptées en cas d’urgence.
A titre indicatif, 15 000 appels environ, pour motifs psychiatriques, sont régulés chaque année par le SAMU-Centre 15 de Bordeaux.
Contacts presse :
Agence Régionale de Santé Nouvelle Aquitaine
Département communication
Marie-Claude Savoye
05 47 47 31 45
ars-na-communication@ars.sante.fr
[1] Le GCS « Psychiatrie Publique 33 » est composé des 3 établissements publics de santé mentale de Gironde (CH Cadillac, Charles Perrens et Libourne). Cette structure impulsée par l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, a pour but principal d’améliorer les parcours de santé des girondins en fédérant les 3 établissements, autour de la définition et de la mise en œuvre d’une stratégie cohérente commune dans le secteur de la santé mentale.