« Le projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique, porté par le ministèrede l’économie et présenté ce mercredi en conseil des ministres, modifie les règles relativesà la vente en ligne de médicaments. Le texte va bien au-delà de mesures de simplification etsoulève un certain nombre de questions et d’incertitudes sur le sujet essentiel de lasécurisation de l’accès aux médicaments. Préoccupé, l’Ordre national des pharmaciens a immédiatement attiré l’attention du Premier ministre et de la ministre des Solidarités et de laSanté pour leur demander le retrait de cette mesure afin de poursuivre les discussions.
L’Ordre, n’est pas opposé à la vente en ligne de médicaments dans les conditions actuelles mais s’inquiète de l’introduction dans le code de la santé publique de la notion de plateforme et de local déporté. Si un nouveau mode de fonctionnement devait être instauré, il doit être défini avecprécision afin d’apporter aux patients les mêmes garanties pour la santé publique qu’aujourd’hui.
Dans ses termes, le texte est imprécis, tant pour les patients que pour les pharmaciens, et soulève des interrogations : Quel contrôle pourra avoir le pharmacien sur un local à distance, qui plus est avec une présence pharmaceutique limitée ? Quelles garanties de sécurité des données personnelles ? Quelle traçabilité du médicament par le pharmacien à toutes les étapes ? Le projet de texte ne donne aucune précision sur ces points.
Alors même que certains médicaments de prescription médicale facultative reviennent derrière le comptoir pour renforcer le conseil pharmaceutique et éviter le mésusage, développer une nouvelleforme d’offre à distance apparaît contradictoire et non sans risque pour la santé publique.
Quant à la réduction du nombre de pharmaciens adjoints, celle-ci serait incohérente avec le besoin accru de conseil pharmaceutique, d’accompagnement des patients, et de la proximité apportée parles officines dans les territoires.
Pour Carine Wolf-Thal, Présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens : « Alors que la population souhaite plus de lien direct avec les professionnels de santé de premier recours et de conseil personnalisé, ce projet de loi ne répond pas à leurs attentes. »
L’Ordre, mobilisé pour préserver la sécurité des patients, réitère sa demande de retrait de lamesure et souhaite une concertation entre les pouvoirs publics et l’ensemble de la profession. »
Contact presse : PRPA – Danielle Maloubier – danielle.maloubier@prpa.fr