Le 15 avril 2020, dans le cadre de la gestion de la pandémie CoViD-19, le Gouvernement a annoncé le versement d’une prime exceptionnelle (attribuée en net, c’est-à-dire exonérée de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu) pour tous les professionnels hospitaliers, dès le mois de mai, selon les modalités suivantes :
- tous les agents hospitaliers (internes, agents de service, infirmiers, médecins) travaillant dans la trentaine de départements les plus touchés par l’épidémie recevront une prime de 1 500 €, versée quel que soit le statut ou le métier considéré ;
- dans les autres départements, les agents ayant travaillé dans les services Covid+ des 108 hôpitaux de référence percevront également la prime de 1 500 €. Les agents des autres services recevront une prime de 500 €.
S’il est vrai que la pandémie CoViD touche pour l’instant le pays de façon in homogène, le principe d’une prime différenciée selon les territoires et les services hospitaliers relève d’une démarche démagogique dont le caractère inégalitaire se dévoilera complétement si jamais d’autres vagues épidémiques apparaissent par la suite dans d’autres parties du territoire.
Parmi toutes les catégories de professionnels hospitaliers, les internes auront eu un aperçu d’une des versions de ce procédé. En effet, jeudi 23 avril 2020, une information officieuse a fuité des ministères : seuls les internes des services de première ligne auraient droit à la prime de 1500 euros, ce qui excluerait par exemple les internes de psychiatrie ou de chirurgie ainsi que les internes de médecine générale en stage ambulatoire.
Pourtant, les internes, quel que soit l’endroit du territoire et quelques soient leur spécialité ou leur lieu de stage (hôpital ou ambulatoire), se sont massivement mobilisés, bien souvent en suppléant des Agences Régionales de Santé (ARS) défaillantes.
Mais, il y a pire que les internes : les étudiants en santé (médecine, maïeutique et soins infirmiers) qui malgré leur propre implication en renfort des équipes hospitalières et des centres de réception des appels du SAMU étaient implicitement exclus de la procédure.
Ne pas reconnaître la mobilisation des étudiants en santé et des internes de médecine, ni l’implication de la médecine ambulatoire, sont des fautes graves aux yeux du SNJMG.
Et ce n’est pas l’intervention ce jour du ministre de la Santé affirmant, selon un procédé désormais routinier dans la gestion de la pandémie CoViD-19 : « Il a toujours été et il reste évident que tous les internes percevront la prime soignants. » qui va pouvoir effacer des esprits la volonté initiale du gouvernement… d’autant plus, qu’il ne dit rien du montant de la prime ni de la situation des étudiants en santé !
Mais ce qu’il y a de plus grave pour le SNJMG au-delà de ce pataquès pour une prime, c’est l’introduction par le gouvernement d’une rémunération à géométrie variable pour les personnels soignants : le syndicat ne le souhaite ni pour les étudiants de santé, ni pour les internes de médecine ni pour les autres personnels hospitaliers.
Enfin, le SNJMG qui se bat depuis sa création pour une juste reconnaissance du rôle des médecins à diplôme étranger dans le système de soins français, se désole du silence persistant du gouvernement sur ce dossier.
>Contact presse : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org