A l’heure où va s’ouvrir le « Ségur de la Santé », annoncé comme la grande concertation pour l’hôpital public, le SNPHARE ne fait pas partie des 300 ou 400 invités censés représenter les professionnels de santé. La lettre de cadrage du Ministre des Solidarités et de la Santé ne mentionne même pas les praticiens hospitaliers dans la litanie des chantiers à ouvrir ou réouvrir.
Choix délibéré ou méconnaissance du rôle de chacun dans la construction de l’hôpital public ? Le SNPHARE fait partie des grands absents du Ségur de la Santé !
Pourtant…
Pourtant il n’y a pas d’hôpital sans médecin, pas d’hôpital pérenne sans les médecins permanents que sont les praticiens hospitaliers. Et pourtant, 30 % des postes de praticiens hospitaliers sont vacants, et le déficit d’attractivité de l’hôpital face au secteur privé continue de s’accentuer.
Pourtant, les praticiens hospitaliers de la permanence des soins, urgentistes et anesthésistes-réanimateurs en première ligne, ont dépensé du temps et de l’énergie pour la prise en charge des patients pendant la pandémie COVID, faisant preuve d’une mobilisation inégalée notamment dans la création des réanimations éphémères et la prise en charge d’afflux massifs de patients des urgences jusqu’aux services de soins critiques les plus lourds.
Pourtant, le SNPHARE a dépensé du temps, de l’énergie et de l’argent pour participer aux nombreux chantiers de la réforme des autorisations de soins, destinés à organiser les soins dans l’hôpital de demain, en apportant son expertise en termes de sécurité des parcours de soins des patients.
Pourtant, le SNPHARE a dépensé du temps, de l’énergie et de l’argent pour apporter sa contribution aux négociations statutaires qui devaient avoir lieu entre janvier et avril 2020.
Pourtant, le SNPHARE dépense du temps, de l’énergie et de l’argent à résoudre avec le Centre National de Gestion les situations de crises rencontrées par des praticiens hospitaliers dans les établissements de santé.
Pourtant, le SNPHARE est et demeure une force de proposition pour l’amélioration des conditions de travail des praticiens hospitaliers, gage de sécurité et de qualité des soins pour les patients.
Pourtant, le SNPHARE diffuse ses propositions, régulièrement réactualisées, pour favoriser l’attractivité et la fidélisation des médecins à l’hôpital public. Ces propositions sont sur le bureau du Ministre de la Santé, et disponibles sur le site.
La crise sanitaire COVID a montré que c’était aux professionnels de terrain, experts de leur outil de travail, qu’il fallait faire confiance pour transformer l’hôpital et répondre aux besoins de la population.
Le SNPHARE attend des concertations à venir une clarification des rôles de l’hôpital public et du travail de chacun de ses acteurs : directions, praticiens hospitaliers et fonction publique hospitalière, afin de construire une offre territoriale pertinente, pérenne, efficace et sécurisée.
Le SNPHARE a des propositions pour la construction de l’hôpital de demain, il se doit d’être partie prenante de la concertation « Ségur de la Santé ».
3 PROPOSITIONS-PHARES POUR LE SEGUR DE LA SANTE
· Une clarification du décompte du temps de travail des praticiens hospitaliers : soit en temps continu, soit en demi-journées dont on fixe une équivalence uniforme en heures.
· Une clarification des missions portées par l’hôpital public et par le secteur privé : répondre aux enjeux de santé publique en définissant notamment les rôles respectifs des établissements du territoire et de l’allocation de ressources pérennes, équilibrées et sanctuarisées pour sécuriser des filières critiques graduées (urgences, permanence des soins) sur un périmètre régional.
· Une clarification de la construction collective des projets d’établissements : ceci implique une gouvernance plus démocratique (responsable élu par ses pairs) permettant aux acteurs de terrain de garder la maîtrise de leurs outil de travail à travers la construction des projets de service ; ces projets doivent répondre aux besoins identifiés de la population du territoire.