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Communiqué sur la veille et les alertes sanitaires

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Les Agences régionales de santé (ARS) de Bourgogne et de Franche-Comté, en partenariat avec l’Institut de veille sanitaire (InVS), ont rassemblé deux cents acteurs de la veille sanitaire, mardi 16 octobre à Beaune, dans le cadre d’un colloque professionnel. Cette rencontre a été un véritable lieu d’échanges et de partage des bonnes pratiques professionnelles.

Une vingtaine de thématiques ont été partagées avec les partenaires de la veille et de la gestion des alertes sanitaires, telles que maintenir la vigilance sur les épidémies en établissement et en collectivité, agir sur les risques sanitaires liés à des sites et sols pollués, surveiller les maladies transmises par les tiques, la grippe ou la tuberculose, évaluer les risques sanitaires d’événements environnementaux ou de maladies ré émergentes…

Contacts Presse :

En Bourgogne Lauranne COURNAULT – Tél : 03 80 41 99 94 – Courriel : lauranne.cournault@ars.sante.fr Caroline LHOTE – Tél : 03 80 41 99 93 – Courriel : caroline.lhote@ars.sante.fr En Franche-Comté : Valérie LAGIER – Tél : 03 81 47 88 05 – Courriel : valerie.lagier@ars.sante.fr A l’InVS : Katel LE FLOCH – Tél : 01 41 79 57 55 – Courriel : k.lefloch@invs.sante.fr

1Renforcer les surveillances des maladies et de l’environnement

La veille sanitaire a pour objectif d’éviter la propagation de maladies en :

␣ réalisant une surveillance sanitaire de notre environnement et de ses effets néfastes potentiels (pollutions de l’air et de l’eau par exemple), ␣ surveillant certaines maladies à risque épidémique pour les détecter précocément et éviter leur propagation (survenue de cas groupés de rougeole dans une école par exemple).

La veille sanitaire, la gestion des alertes sanitaires (épidémies, contaminations, infections…) et la préparation des situations exceptionnelles peuvent permettre d’éviter ou de limiter les conséquences néfastes sur la santé de la population.

C’est l’une des missions des ARS, menée avec l’appui de l’Institut de Veille Sanitaire représenté en région par la CIRE Bourgogne Franche-Comté, et avec le concours d’un réseau de professionnels qui contribuent à faire remonter des signaux et des alertes.

Cette mission a une place importante dans les Projets Régionaux de Santé (PRS) de Bourgogne et de Franche-Comté.

Elle se traduit concrètement par le Volet Alerte et Gestion des Situations d’Urgence Sanitaire (VAGUSAN), une des deux composantes du Schéma régional de prévention.

La consolidation des réseaux de surveillance existants est prioritaire, tout comme le renforcement de la communication auprès de l’ensemble des partenaires concourant à cette mission et sans lesquels le dispositif ne saurait être opérationnel.

C’est dans ce cadre et en continuité avec ce qui a été engagé depuis plusieurs années, que les deux régions Bourgogne et Franche-Comté ont organisé le troisième colloque sur la veille et les alertes sanitaires le 16 octobre au Palais des congrès de Beaune.

Le colloque a offert aux deux cents participants (réseaux professionnels, professionnels de santé, universitaires, épidémiologistes…), un cadre pour partager les bonnes pratiques, favoriser les échanges autour des enjeux de la veille sanitaire et présenter les dispositifs de prévention et de gestion des alertes sanitaires.

Le colloque était organisé en sessions plénières permettant de traiter :

– l’impact de la grippe chez les personnes âgées, – l’analyse coût-efficacité des stratégies de prévention du risque de cancer pulmonaire induit par le radon en France-Comté, – le dépistage des exploitants agricoles dans le cadre de l’épidémie de tuberculose bovine en Côte-d’Or, – l’évaluation et la gestion des risques sanitaires de la contamination géologique en plomb et arsenic dans le nord Franche-Comté.

Six sessions en parallèle ont ensuite pris place afin de traiter plusieurs grands blocs de thèmes, par exemple : – les maladies transmises par les tiques, les épidémies en établissements (grippe, gastro-entérite, gale) et les maladies ré émergentes (gale, charbon animal, teigne),

– la gestion des risques sanitaires liés à des pollutions environnementales et la toxicologie environnementale (toxines algales, pollution de l’air, impact des pesticides)

Partager les expériences et les bonnes pratiques

– la prévention en établissement (pharmacovigilance, promotion de la vaccination), – la lutte contre la tuberculose (dépistage en cas d’alerte, incidences régionales et dans le nord Franche-Comté).

Les acteurs de la veille sanitaire ont pu valoriser leur travail de signalement en présentant des investigations et des mesures de prévention et de gestion menées dans différents champs d’action.

Les ARS de Bourgogne et de Franche-Comté ont mis en place une plateforme régionale de veille et d’alerte permettant d’avoir un dispositif fonctionnel en permanence, tous les jours de l’année et à toute heure.

Ces plateformes disposent d’un point focal régional unique pour recevoir le signalement de tout évènement sanitaire ou environnemental susceptible d’avoir un impact sur la santé de la population, les maladies à déclaration obligatoire, et la survenue dans une collectivité de cas groupés d’une pathologie infectieuse à forte contagiosité.

Les pratiques d’investigation et de gestion des alertes ont ainsi été optimisées avec la création de ces plateformes.

Centraliser et analyser des risques : les plateformes de veille et

d’alertes sanitaires

Données d’activité 2011 pour la Bourgogne

La plateforme régionale a reçu 1 736 signaux ou sollicitations en 2011, dont 794 sont liées à des alertes d’origine infectieuse, environnementale ou à des intoxications. Une centaine de campagnes d’information relatives à des alertes ont été conduites auprès de divers partenaires (établissements de santé, EHPAD…) via un outil permettant de diffuser une information d’alerte à de nombreux partenaires en alliant plusieurs médias (mail, téléphone).

Comme beaucoup d’autres régions de France, la Bourgogne a connu une recrudescence de la rougeole. 193 cas ont été enregistrés sur les quatre premiers mois 2011. Une campagne presse a permis de rappeler les conseils de vaccination à la population. La Bourgogne a été l’une des premières régions de France à alerter sur le développement de cette épidémie. 78 cas ont été enregistrés en 2011.

Cette recrudescence a justifié la programmation d’une réflexion régionale pour la définition et la mise en oeuvre d’actions ciblées (communication auprès des professionnels, du grand public…).

Données d’activité 2011 pour la Franche-Comté

Les signaux sanitaires arrivant au point focal régional peuvent faire l’objet ou non après analyse de l’ouverture d’une fiche alerte. Ils sont ensuite investigués et gérés par les professionnels des départements de la Direction de la veille/sécurité sanitaire environnementale de l’ARS de Franche-Comté.

En 2011, le Centre opérationnel de réception et d’orientation des signaux sanitaires (COROSS) a tracé 808 alertes sanitaires, dont 620 liées à des maladies infectieuses, 56 à des infections liées aux soins, 33 à des toxi-infections alimentaires collectives et 80 de nature environnementale.

Le dispositif d’envoi instantané de messages urgents, Téléalerte, recense plus de 4000 contacts dans la région : professionnels de santé, établissements de santé et médico- sociaux, mairies… Durant l’année 2011, le travail de mise en place d’outils pour assurer l’harmonisation des pratiques professionnelles sur toute la région a été poursuivi et élargi aux partenaires extérieurs de l’ARS.

En Franche-Comté, 451 cas de rougeole ont été investigués sur les premiers mois de l’année 2011, ce qui représente 73 % des déclarations des maladies infectieuses. Une campagne presse à l’occasion de la semaine de la vaccination a permis de rappeler l’importance du geste vaccinal dans la lutte contre la rougeole.

Comment s’organise la veille sanitaire

En Bourgogne

Les signaux sanitaires sont reçus par la plateforme régionale de réception et orientés sans délai vers les équipes chargées de leur traitement selon la nature du signal infectieux, environnemental, mixte (Toxi-infections alimentaires collectives, légionelloses…) : c’est-à-dire vers les équipes médicales et paramédicales, les ingénieurs et techniciens sanitaires, les pharmaciens, positionnées au siège de l’ARS et en délégation territoriales, avec l’appui si besoin de la cellule de l’InVS en région : enquête épidémiologique complexe, évaluation de risque sanitaire.

L’ensemble des signaux sont enregistrés sur une application dédiée (ORAGES) permettant une traçabilité des actions menées tant en termes d’investigation que de mesures de contrôle.

La plateforme est amenée à recevoir également des signalements émanant d’établissements sanitaires ou médico-sociaux (agression, violence, dys- fonctionnement…). Ils sont alors orientés vers les équipes administratives.

Certaines alertes, de par leur gravité immédiate ou attendue font l’objet d’une information du niveau national par l’intermédiaire de la plateforme de réception nationale ou Centre Opérationnel de réception et de régulation des urgences sanitaires (CORRUSS).

En Franche-Comté

L’ensemble des signaux reçus par la Direction de la Veille, sécurité sanitaire et environnementale (DVSSE) au COROSS (centre opérationnel de réception et d’orientation des signaux sanitaires) font l’objet sans délai d’une analyse, investigation et gestion par les professionnels dédiés de la DVSSE : médecins, infirmières, pharmacien, ingénieurs et techniciens sanitaires.

Les signaux qualifiés en alertes font tous l’objet d’un enregistrement, avec traçabilité des investigations et mesures de gestion du début à la clôture de l’évènement.

Le COROSS transmet le cas échéant aux autres directions métier de l’ARS les signalements ne relevant pas des missions de la DVSSE (plaintes, mouvement social ou autre dysfonctionnement dans un établissement,…).

Les signaux et alertes sanitaires sont investigués et gérés par les professionnels de la DVSSE, avec l’appui avec l’appui si besoin de la cellule de l’InVS en région : enquête épidémiologique complexe, évaluation de risque sanitaire.

En dehors des heures ouvrées et lors des we et jours fériés, le dispositif régional d’astreinte ARS prend le relais, avec une ligne d’astreinte régionale administrative inscrite dans les tableaux de permanence des préfectures, et des lignes d’appui techniques spécialisées, formées et disposant de fiche réflexes régulièrement mises à jour par les professionnels de la DVSSE.

En cas d’impact sanitaire ou social important d’une alerte sanitaire, une information suivie est transmise au préfet de département concerné, et peut faire l’objet d’un signalement auprès du Ministère de la santé.

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La parole aux organisateurs du colloque

Quels sont les enjeux du colloque veille et alertes sanitaires ? Marc Di Palma, responsable du département veille et alertes sanitaires à l’ARS de Bourgogne : Ce troisième colloque interrégional s’inscrit dans la volonté de l’ARS de faire de la veille sanitaire une préoccupation collective, permanente et partagée des acteurs de santé de la région.

Organisé conjointement avec l’InVS représentée en région par la CIRE Bourgogne- Franche-Comté, il traduit la volonté commune de ne pas dissocier la surveillance de la gestion et cela au service de nos concitoyens pour une meilleure prévention.

Que ce soit en termes de surveillance, de détection précoce de tout phénomène sanitaire anormal, de la mise en œuvre de mesures de contrôles adaptées à chaque situation, la veille sanitaire nécessite, pour être efficace, le partage d’une culture commune, l’acquisition des bons réflexes, des échanges de pratiques et une circulation de l’information fluide entre les acteurs à tous les niveaux de responsabilité.

Avec la publication trimestrielle du bulletin BALISE à destination des professionnels de santé, ce sont deux des outils développés depuis plusieurs années par nos deux régions avec la Cellule de l’InVS en région (CIRE Bourgogne-Franche-Comté) pour répondre à cette exigence.

Inscrit au volet Alerte et gestion des situations d’urgence sanitaire du Projet Régional de Santé, il offre un espace d’échanges aux professionnels sur des problématiques régionales, des phénomènes émergents et une lisibilité accrue sur les actions menées par les équipes de terrain, des ARS et de la CIRE, des réseaux (ex : GROG, sentinelles) et ressources spécialisées disponibles (ex : laboratoire de virologie du CHU de Dijon, services de maladies infectieuses…) pour renforcer nos capacités de veille et d‘intervention.

Comment développer l’implication des partenaires de l’ARS dans le domaine de la veille et de l’alerte sanitaires ?

Françoise Simonet, directrice de la Veille/Sécurité Sanitaire et Environnementale à l’ARS de Franche-Comté : L’ARS souhaite développer l’implication de ses partenaires tant dans le domaine du signalement et de l’alerte que dans le domaine de la réponse et de la gestion des évènements sanitaires.

Ainsi, qu’il s’agisse des professionnels de santé, des établissements de soins ou médico-sociaux, comme de tout partenaire déclarant à l’ARS un évènement sanitaire ou environnemental susceptible d’avoir un impact sur la santé de la population, la pratique de retours d’information sur le signalement reçu et sur les mesures d’investigation et de gestion prises le cas échéant est essentielle pour encourager nos partenaires à poursuivre leurs efforts de déclaration auprès du point focal régional unique de l’ARS.

Concrètement, cela est réalisé par courriel individuel au déclarant, par l’envoi annuel du « bilan des maladies à déclaration obligatoire », ainsi que par la diffusion du journal interrégional BALISE et du Point Epidémiologique.

De plus, certains partenaires déclarants peuvent également être impliqués au côté de l’ARS dans l’investigation et la gestion de l’alerte sanitaire : médecins de santé scolaire ou de PMI lors de la survenue dans une crèche, école ou collège de cas groupés ou non d’une pathologie infectieuse à forte contagiosité, médecins coordonnateurs des EHPAD lors d’épisodes d’infection respiratoire aigüe ou de gastro-entérites, DDCSPP directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations lors de TIAC toxi-infections alimentaires collectives, unités territoriales des DREAL lors de sites et sols pollués ou de cas de légionellose avec exposition possible à des tours aéro-réfrigérantes, SIDPC services interministériels de défense et de protection civile des Préfectures lors de situations exceptionnelles comme l’évacuation d’une maison de retraite lors d’inondations,…

L’ARS a entamé ainsi un cycle de rencontres avec ses partenaires institutionnels et leur a proposé des procédures partagées pour mieux les associer aux investigations ou mesures de gestion conjointes : procédure d’enquête et de dépistage autour d’un cas de tuberculose avec les 4 CLAT, protocole de collaboration ARS/DREAL pour la gestion du risque sanitaire lié aux légionelles, procédure définissant les actions de chacun entre ARS et DDCSPP pour l’investigation et la gestion d’une TIAC, guide d’investigation et gestion d’un évènement infectieux survenant en EHPAD, propositions de fiches réflexes (méningite, rougeole, gale, TIAC,..) aux médecins de santé scolaire et de PMI réunis au niveau régional,…

Ce colloque « Veille et Alertes sanitaires » est une manifestation destinée à tous nos partenaires, présentant notamment des retours d’expérience significatifs avec pour ambition de partager avec eux les investigations et mesures de prévention/gestion prises par l’ARS avec leur appui, afin de renforcer encore leur implication.

Comment les Cire travaillent en association avec les ARS ? Claude Tillier, responsable de la cellule de l’Institut de veille sanitaire en Bourgogne Franche-Comté : L’InVS réunit les missions de surveillance, de vigilance et d’alerte dans tous les domaines de la santé publique en France. Elles recouvrent la surveillance et l’observation permanente de l’état de santé de la population, la veille et vigilance sanitaire, l’alerte sanitaire et une contribution à la gestion des situations de crise sanitaire. Pour cela il dispose d’un réseau de cellules régionales (Cire) ayant deux fonctions, une d’épidémiologie d’intervention et d’évaluation quantifiée de risques sanitaires orientés vers l’aide à la décision et le déclenchement de l’alerte ; l’autre d’animation, de structuration et de coordination du réseau régional de veille sanitaire.

L’organisation de telles journées dans les différentes régions s’inscrit dans le second objectif d’animation du réseau régional menée conjointement avec les ARS dans chacune des régions. Les échanges à l’occasion d’une telle journée, tant au niveau des différentes sessions orales que de la session écrite posters, permet d’échanger sur les pratiques dans l’intérêt des populations des deux régions. Si les épisodes aigus attirent facilement l’attention, les présentations mettent aussi l’importance des surveillances qui permettent de détecter des tendances préoccupantes à long terme que l’examen quotidien ne permet pas toujours de détecter ou de quantifier. A ce titre, l’animation régionale de surveillances nationales ou de surveillances spécifiquement régionales ont un rôle important dans l’aide à la décision des décideurs locaux. La publication d’un point épidémiologique hebdomadaire régional permet de diffuser une information régulière sur la situation sanitaire régionale.

La variété des présentations montrent que la veille et l’alerte sanitaire n’est pas qu’une affaire de spécialistes et qu’elles peuvent impliquer l’intervention de métiers différents et de partenaires ayant des missions diverses. La Cire fait partie de ces intervenants, fournissant notamment aux ARS un appui méthodologique et une expertise indépendante des signaux d’alerte sanitaire.

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