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Communiqué contre la dévalorisation des actes de radiologie

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Tous les radiologues déplorent que les seules actions structurantes proposées par le gouvernement vis-à-vis de la radiologie ne concernent qu’une baisse des tarifs des actes d’imagerie, sans aucun discernement. Le gouvernement ne tient aucun compte des actions menées par le G4 depuis plusieurs années pour optimiser la qualité, la pertinence et la traçabilité des actes d’imagerie : guide du bon usage des examens d’imagerie, guides des pratiques de radiologie diagnostique et interventionnelle, radioprotection, hygiène, systèmes d’information, archivage et partage des images, DMP (Dossier Médical Personnel) imagerie, labellisation des structures et des pratiques à risque etc…

Les tarifs doivent tenir compte de l’évolution de l’imagerie reconnue comme l’innovation médicale majeure pour la prise en charge des patients, ces dernières années. Oui, pour bien soigner les malades, il faut savoir piloter des plateaux d’imagerie de plus en plus sophistiqués. Le gouvernement ne doit pas dévaloriser les actes les plus adaptés à la bonne prise en charge des patients ; certains actes, comme ceux de radiologie interventionnelle, demeurent ainsi sous-cotés de façon inacceptable alors que des propositions de revalorisation sont faites depuis plusieurs années sans aucune prise en compte.

Un quart des examens d’imagerie réalisés serait en fait inutile ! Mais est-ce la faute des radiologues ? La Société Française de Radiologie va très prochainement publier la 2e édition du « Guide du bon usage des examens d’imagerie » afin d’améliorer la qualité des demandes avec la volonté de limiter les examens moins utiles, voire inutiles. Ce guide, unique au monde, résultat d’un travail considérable de la SFR et des médecins demandeurs d’examens radiologiques, sera, comme le premier, diffusé auprès de tous les médecins généralistes et spécialistes pour favoriser son application.

Depuis 10 ans, le G4 fait des propositions responsables pour l’évolution organisationnelle de la radiologie ; il déplore l’absence d’écoute du ministère de la santé ce qui explique que tous les radiologues se sentent aujourd’hui déconsidérés et stigmatisés à cause des coûts qu’ils engendreraient sans prise en compte du meilleur service médical rendu aux patients et des économies induites : dépistage, diagnostics et décisions thérapeutiques efficaces, urgences, traitements par la radiologie interventionnelle… Pourtant, les « 10 mesures du Plan pour l’Imagerie » et le « Projet Professionnel Commun » : http://www.g4-radiologie.com proposés depuis des années par le G4, permettraient de garantir aux patients une prise en charge radiologique de qualité sur chaque territoire de santé au meilleur coût, impératifs qui correspondent, nous semble-t-il, aux objectifs invariables du ministère de la santé.

Parmi ces 10 mesures, nous plaidons pour la mise en place de plateaux d’imagerie complets et diversifiés pour assurer la meilleure prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients, de jour comme de nuit. Mais que voit-on ? Le nombre d’appareils scanner et IRM demeure depuis 20 ans au niveau le plus bas de tous les pays européens ; l’imagerie est la grande absente des schémas organisationnels de prise en charge des urgences ou des patients en cancérologie dans la plupart des SROS (Schémas Régionaux d’Organisation des Soins).

Alors que le nombre de postes vacants de praticiens hospitaliers en radiologie est de plus de 40 %, le plus élevé de toutes les disciplines médicales et chirurgicales depuis 10 ans, et que la démographie radiologique en libéral diminue régulièrement, la spécialité s’est mobilisée pour la mise en place de plateaux d’imagerie mutualisés, basés sur un projet médical, tels qu’autorisés par l’article 33 de la loi du 10 août 2011. Ce projet, consensuel au sein de la discipline, fédérant tous les radiologues et prenant en compte les préoccupations des jeunes radiologues internes et assistants, ne reçoit actuellement pas de réponse alors que la volonté affichée par le gouvernement et les associations de malades est une meilleure coordination ville-hôpital ; rappelons que plus de 90 % des radiologues, hospitaliers comme libéraux exercent en secteur 1.

Dans les régions en difficulté, la profession s’est mobilisée pour que la téléradiologie puisse se développer, à condition qu’elle soit basée sur un projet médical cohérent qui préserve la qualité de prise en charge du patient et le lien entre les médecins radiologues, les cliniciens et le patient. Une charte et des recommandations ont été publiées dans ce sens, soutenues par tous les acteurs du secteur, y compris la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins) ; elles ont été largement diffusées pour éviter que ce mode d’exercice ne soit galvaudé et ne fasse le bonheur de sociétés purement commerciales, au mépris de l’éthique médicale et du décret Télémédecine. Nous n’avons eu aucun soutien de nos tutelles pour mettre un terme à ces dérives et nombre de pratiques de téléradiologie n’ont pas voulu tenir compte de ces recommandations.

Nous ne pouvons plus accepter que la radiologie ne soit assimilée qu’à une source de déficits publics et que la profession soit stigmatisée par des raccourcis simplistes. Certes l’imagerie coûte cher, mais pourquoi ne parle-t-on pas de l’amélioration du service médical rendu par l’imagerie ni des économies qu’elle génère depuis tant d’années en termes de diagnostics plus précoces et plus précis, de meilleur suivi post-thérapeutique, de développement de thérapies mini-invasives, et en conséquence de diminution de la morbidité, des maladies évoluées et du handicap. Pourquoi les autorités n’ont-elles jamais soutenu les propositions d’études médico-économiques démontrant l’impact de l’imagerie dans les diagnostics précoces, dans la diminution des DMS (Durée Moyenne de Séjour), dans la rapidité des diagnostics en urgence et dans la diminution des prises en charge anciennes et non adaptées.

L’imagerie médicale est sans aucun doute l’une des disciplines qui a le plus fait évoluer les pratiques et la qualité du service médical rendu ces 20 dernières années. Bien sûr, nous avons conscience que ceci a un coût qu’il nous faut maîtriser ; les conditions de cette maîtrise ne peuvent pas être basées sur une régulation tarif-nombre d’actes poussant à une productivité forcenée d’examens avec, à la clef, une médiocrité du service médical rendu. Pour cela, la profession a toujours fait preuve d’un volontarisme sans faille et a su mobiliser et se rassembler avec enthousiasme pour améliorer ses pratiques, rationnaliser ses structures, sans oublier l’optimisation de la formation initiale des internes et de la formation continue des radiologues ; elle a su également développer la recherche que les évaluations indépendantes, dans le cadre du Grand Emprunt, ont su reconnaître.

Oui, pour toutes ces raisons, la radiologie est en colère. Le G4 reste à l’écoute et disponible pour développer un dialogue constructif avec les autorités de santé, prenant en compte tous les aspects soulevés ici, car les uns et les autres sont étroitement liés. Le G4 alerte le gouvernement du risque de voir se démotiver les acteurs de cette évolution et ne laissera pas se désagréger une profession organisée et toujours mobilisée pour préserver avant tout l’intérêt des patients.

 Service de presse et communication :

MHC Communication

Marie-Hélène Coste

38 avenue Jean Jaurès – 94110 Arcueil

Tél. : 01.49.12.03.40 – Fax : 01.49.12.92.19

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