« Le mercredi 30 septembre, s’est tenue la deuxième séance de négociation en vue d’un éventuel avenant conventionnel, consacrée au numérique en santé et à la télémédecine.
La CSMF a réaffirmé la nécessité de soutenir la téléconsultation, tout en défendant la consultation présentielle qui doit rester prédominante. La téléconsultation ne peut remplacer une consultation présentielle. La CSMF reste attachée à une prise en charge dans une logique de parcours de soins et de proximité, autant que faire se peut. Si elle est d’accord pour supprimer la règle actuelle qui empêche la prise en charge par l’Assurance Maladie si le patient n’a pas été vu dans les 12 mois précédents, elle ne s’aurait s’affranchir complétement d’une réponse territoriale. Or, l’Assurance Maladie propose de ne pas tenir compte de la territorialité dans les téléconsultations de médecine spécialisée ; c’est la porte ouverte à des démarches commerciales désordonnées. La CSMF reste attachée à une réponse dans le territoire de prise en charge naturelle du patient, adaptée à chaque spécialité. Promouvoir une téléconsultation en médecine spécialisée, faite à l’autre bout de la France, n’est pas la vision de la CSMF : nous disons non à l’ubérisation des médecins !
Quant à la vision qu’a la caisse d’Assurance Maladie de l’avenir de la téléexpertise, elle est, là aussi, déconnectée des enjeux. La CSMF réaffirme son attachement à la téléexpertise comme outil facilitant l’accès aux spécialistes, l’accès à un avis expertal, comme un outil majeur de coordination entre médecins. Les français savent très bien aujourd’hui la difficulté d’accéder à un médecin spécialiste en raison de délais de consultations trop longs. La téléexpertise permet de raccourcir significativement l’accès à cet avis expertal. Malheureusement la CNAM continue à vouloir rémunérer la demande de cet avis (5 et 10€) et l’avis expertal lui-même (12 et 20€ selon la complexité) à des tarifs tellement ridicules qu’ils sont vécus comme une insulte par la profession !
Que dire enfin d’un vague forfait inclus dans le forfait structure, qui « encouragerait » le médecin à faire des volets de synthèse médicale pour booster l’utilisation du DMP? Là aussi, une vision de la CNAM qui est tellement éloignée de la réalité : faire un VSM est un vrai travail médical de synthèse complexe, d’une durée souvent supérieure à une demi-heure, qui nécessite une rémunération à l’acte, à la hauteur du temps passé.
Décidément, la CNAM ne prend pas le chemin du numérique et de la télémédecine pour la médecine de demain ! Que nos visions sont opposées ! »
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