« Plus de 4 mois après la sortie du confinement, les mauvaises nouvelles épidémiologiques s’accumulent et la question se pose : En plein cœur de l’automne, le pays est-il prêt à affronter une résurgence de la pandémie CoViD-19 ?
Depuis le début de cette pandémie, le SNJMG estime qu’il n’y aura pas de réponse efficace à la pandémie sans co construction avec la population, ce qui implique la création d’un lien de confiance et le partage des décisions dans le cadre d’une démocratie sanitaire.
Pour nouer un pacte de confiance avec la population, les autorités politiques et sanitaires doivent faire preuve de cohérence, d’anticipation et de transparence. Or, après 9 mois de pandémie, ces trois conditions sont encore loin d’être remplies.
Ceci s’explique par le reflexe autoritaire (cf : la multiplication des mesures d’exception) et technocratique (cf : gestion de la grippe H1N1) de tout gouvernement en France et par le discours infantilisant, aux injonctions contradictoires, tenu à destination de la population par un bon nombre d’experts et de responsables politiques (à commencer par nos actuels gouvernants).
Dans ces conditions, il est presque naturel que le gouvernement puisse passer outre toute démocratie sanitaire : les représentants des usagers du système de soins n’ont été consultés que fin Aout afin de donner leur caution à une réduction drastique de la liste des personnes considérées à risque de forme grave de la CoViD-19 !
Or, si le pays n’est pas toujours prêt à affronter une menace sanitaire, le bilan risque d’être lourd tant en terme de morbi mortalité que de dégâts socioéconomiques et nous savons très bien qu’elles en seront les premières victimes : les plus fragiles et les plus précaires. Ainsi, une enquête de Médecins Sans Frontières (MSF) retrouve-t-elle plus de 50 % de contaminés par le SARS CoV 2 chez les grands précaires d’Ile-de-France alors qu’une étude de la Drees évalue à 4,5 % le taux de la population française infectée au cours de la première vague…
La pandémie, après avoir révélé les failles de tout système de santé (l’hôpital bien sûr mais aussi le secteur psychiatrique) fait exploser les problèmes socio-économiques. Dans le monde entier, selon le FMI, la crise sanitaire creuse les fossés entre riches et pauvres, entre employés du secteur informel et formel, entre hommes et femmes, entre ceux qui peuvent s’endetter et les autres. En France, selon les organisations caritatives, la crise sanitaire a déjà fait basculer un million de personnes dans la pauvreté : le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire a bondi d’environ 30 %, les demandes de RSA de 10 %…
Le SNJMG estime que ces problèmes socio-économiques sont indissociables de la crise sanitaire qui en est à l’origine car ils s’auto entretiennent : une réponse sanitaire efficace doit donc s’accompagner d’un plan de solidarité ambitieux venant en aide au plus faibles et mettant à contribution les plus fortunés et bénéficiaires de la crise.
Pour sa part, le SNJMG poursuit son action d’information entamée dès le 15 janvier 2020 à destination des (jeunes) médecins généralistes et dès le 23 mars 2020 à destination des patients.«
« Public health was meant to serve those who society neglects, not meant to be a tool to punish them, while the rich sit at home on zoom, ordering Uber eats, and tweeting about how slow the delivery-person is (La santé publique était destinée à servir ceux que la société néglige, pas à être un outil pour les punir, tandis que les riches restent chez eux sur Zoom, en commandant à Uber eats et en tweetant sur la lenteur du livreur). Dr Vinay Prasad, oncologue – USA – 04.10.20
Contact presse : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org