La consommation de tabac reste toujours la première cause de mortalité prématurée. Mais on peut l’éviter, si l’on s’en donne les moyens. Dans le Grand Est, où l’on compte 1,2 millions de fumeurs quotidiens, trois villes ont donc décidé d’agir : Joinville (Haute-Marne), Mulhouse (Haut-Rhin) et Thionville (Moselle).
Ces villes « pilotes » vont expérimenter dans les prochaines années la mise en œuvre adaptée à l’échelon local d’un ensemble de mesures de lutte contre le tabagisme. L’ambition est d’améliorer la santé et la qualité de vie de leurs habitants (fumeurs, ou non) en devenant, à terme, des « Villes Libres Sans Tabac ».
Le projet « Villes Pilotes Sans Tabac » est proposé par l’association Grand Est Sans Tabac (GEST) et le Comité National Contre le Tabagisme (CNCT) et est financé par l’Agence Régionale de la Santé (ARS) Grand Est et la Mission inter- ministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA).
Phase N° 1 : les mairies
Dans un objectif concret d’exemplarité, les mairies seront les premières à mettre en œuvre le projet. Le lancement aura lieu en novembre 2020, à l’occasion du Mois Sans Tabac avec pour titre « Mairie Libre Sans Tabac ». Cette action emblématique est complexe, car une Mairie est un lieu à la fois de démocratie proche, mais aussi de travail et d’accueil pour ses habitants, et aussi ceux qui visitent la ville.
Les enjeux
Les enjeux d’une Mairie sans tabac sont multiples. Il s’agit d’améliorer la qualité de vie et le bien-être au travail de l’ensemble des agents de Mairie, mais aussi des visiteurs :
■ Éliminer toute exposition possible au tabagisme passif,
■ Soutenir dans leur démarche les agents fumeurs qui souhaitent arrêter,
■Et plus généralement, dénormaliser/débanaliser la consommation de tabac, par le rappel que la nicotine est une drogue dure, et que la consommation de tabac tue.
Tout ceci dans le respect des libertés individuelles.
La mise en place
Elle se fera par étapes successives, adaptées à chaque ville. Elle s’appuiera sur le concours d’agents volontaires, formés pour devenir ambassadeurs auprès de leurs collègues. Leur rôle sera de faire mieux connaitre le projet et d’aider à respecter la démarche – Préalablement, des enquêtes ont été menées auprès des agents afin de mieux cerner leurs connaissances de ce projet et leurs souhaits. De même une enquête a été réalisée auprès des habitants de chaque ville concernant ce projet.
Progressivement, et spécifiquement à chaque situation, les différents bâtiments seront l’objet de l’aménagement d’espaces réservés aux fumeurs, en dehors des lieux de passage, à distance des fenêtres des bureaux et lieux d’accueil du public.
Contact: : Pr. Yves Martinet, président, communication@cnct.fr