Dans le cadre de la journée mondiale du diabète, dans le contexte épidémique actuel, l’hôpital Paris Saint-Joseph (HPSJ) digitalise ses traditionnelles journées portes ouvertes pour continuer à informer le public.
Les médecins du service de diabétologie partageront leurs connaissances par le biais de vidéos thématiques, sur l’actualité de cette pathologie très répandue. A noter que l’Hôpital Paris saint-Joseph est classé 2e dans la prise en charge du Diabète, selon le Palmarès des Hôpitaux et cliniques 2020 du magazine Le Point (29 novembre 2020).
Diabète et Covid-19 : des liens renforcés A l’HPSJ, dès l’annonce du confinement, les médecins du service de diabétologie ont effectués des consultations téléphoniques de suivis, prises pour la plupart six mois plus tôt. Il est primordial de poursuivre ses traitements, d’autant que les malades diabétiques se sont avérés être en situation de sur-risque face au virus (cf étude CORONADO de 3.000 diabétiques hospitalisés pour COVID sévère en France dès fin mars 2020).
Le Dr Olivier Dupuy, chef de service de diabétologie du HPSJ souligne : « Ces consultations se sont avérées très importantes, nos patients nous exprimant encore plus que précédemment leur gratitude. Nous avons senti un renforcement de liens, qui sans doute se traduit par une meilleure observance de leur traitement. ».
Epidémiologie : des fragilités psychologiques concomittantes mésestimées Les dernières données épidémiologiques, issues du SNiiRAM (base de données de santé recoupant des milliards d’informations recoupées par Intelligence Artificielle) ont permis de révéler un lien entre le diabète et des atteintes liées au psychisme (maladies psychiatriques, dépressions, prise d’anxiolytiques, de psychotropes), comorbidité au moins aussi fréquente que les problèmes cardiovasculaires. Dans la prise en charge des personnes diabétiques, qui concerne encore majoritairement les populations âgées et « classées CSP – », l’aide d’un psychologue voire d’un psychiatre est utile pour les aider à retrouver un équilibre global, à stabiliser ces patients dans le temps.
Le Dr Olivier Dupuy observe : « On ne mesure pas assez à quel point ces dimensions psychologiques ont un impact, ne permettant pas à un grand nombre de patients de prendre la mesure des règles hygiéno-diététiques nécessaires pour maintenir un niveau de santé acceptable et éviter les complications en lien avec l’hyperglycémie chronique ».
Diabète de type I : des avancées technologiques majeures, mais un investissement personnel indispensable
Des outils de plus en plus sophistiqués existent pour mieux accompagner, soulager et soigner les personnes souffrant du diabète de type 1. Cependant, pour fonctionner, ces outils nécessitent des patients « investis », des personnes à même de parvenir à apprendre le bon usage de ces technologies avancées. Selon le Dr Olivier Dupuy : « Sans aucun doute, l’accompagnement et les programmes d’éducation thérapeutique permettent une meilleure maitrise du diabète. En 2021, les nouvelles pompes particulièrement innovantes, couplées aux capteurs (dispositifs d’enregistrement de la glycémie) à correction automatique, vont arriver sur le marché et se montreront d’autant plus performantes que l’implication des utilisateurs sera grande pour les manœuvrer. Un calculateur, aussi efficient soit-il, ne s’adaptera jamais tout à fait aux évènements en lien avec les émotions, avec les évènements de la vie, qui perturbent notre système neurovégétatif automatique. »
Diabète de type II : une révolution thérapeutique en marche, au service d’une synergie vertueuse cœur, rein, foie,…
Sont arrivées ces dernières années de nouvelles classes thérapeutiques inédites, les analogues GLP1 puis les inhibiteurs des SGLT2, qui transforment la prise en charge et la vie des malades souffrant de diabète de type 2, ainsi que les personnes à haut risques cardiovasculaires et/ou les insuffisants cardiaques. De façon significative, ils améliorent leur qualité de vie et réduisent les risques de mortalité. Pour les médecins spécialistes, c’est une révolution. Selon le Dr Olivier Dupuy : « C’est la première fois, dans toute l’histoire de la diabétologie, que des cardiologues et des hépatologues peuvent à leur tour s’approprier des molécules initialement développées pour soigner les diabétiques. Les voies d’amélioration par la pharmacopée au service des patients restent nombreuses et plus que prometteuses ».
Révision des bonnes pratiques diététiques : pas d’aliments à exclure mais des adaptations en profondeur à intégrer
En matière d’alimentation et diabète, on entend encore beaucoup trop de contre-vérités. Plutôt que d’inciter à peser les féculents ou d’imposer des régimes trop restrictifs, sources d’échecs car désincarnés, les diabétologues du HPSJ invitent à revenir au bon sens, aux règles nutritionnelles physiologiques : ils rappellent l’importance des dépenses énergétiques, d’une bonne répartition des apports alimentaires quotidiens, ainsi que d’un rythme de vie approprié. Le Dr Olivier Dupuy appuie : « La médecine inclut des notions de rythme, mis à mal par notre monde moderne. Ainsi, physiologiquement, à l’occasion d’un repas, le cerveau nécessite un temps d’intégration pour atteindre la satiété, pour que l’assimilation nutritionnelle se fasse correctement. Prendre le temps de s’assoir à une table, de mastiquer, de savourer un repas structuré sont des éléments tout aussi utiles et complémentaires pour permettre la réussite d’une prise en charge trop souvent réduite à la prise médicamenteuse. Sans compter la promotion de l’activité physique de masse, quasi inexistante ».
Thématiques des vidéos à destination du public, en ligne sur le site de l’hôpital
- Données épidémiologiques récentes : des fragilités psychologiques mes estimées, en lien avec le diabète Par le Dr Olivier Dupuy, chef de service de diabétologie du GHPSJ;
- Diabète de type II et diététique : quels repas, quelles nouveautés ? Par Isabelle Revue, diététicienne
- Diabète et Covid-19 : où en sommes-nous ? Par Florence Bouilloud, médecin adjoint
- L’éducation thérapeutique dans le champ des maladies chroniques Par Marion Pletan, infirmière cadre de santé, spécialiste en Education thérapeutique
- Des avancées technologiques majeures Par Isabella Banu, médecin adjoint
- Diabète et activité physique : un bénéfice jamais démenti Par Adela Voican, médecin adjoint