En semaine 06 (du 8 au 14 février 2021) bien que les principaux indicateurs de l’épidémie soient en diminution, la circulation virale demeure à un niveau très élevé avec 18 237 nouveaux cas confirmés chaque jour en moyenne et une forte tension persiste sur le système hospitalier. Dans ce contexte et alors que l’analyse de nouvelles données dans SI-DEP montre une proportion élevée des suspicions de variants d’intérêt en métropole, la situation est fragile. L’adoption des mesures barrières et, en cas de symptômes évocateurs l’isolement immédiat et la réalisation d’un test doivent être respectés parallèlement au déploiement de la vaccination pour éviter une aggravation de la situation épidémiologique dans les prochaines semaines.
Amélioration des indicateurs épidémiologiques mais persistance de la forte tension hospitalière
En semaine 06, les indicateurs virologiques montrent des signes d’amélioration : le nombre de nouveau cas confirmés a diminué (-9%), avec 127 661 nouveaux cas enregistrés versus 139 874. Le taux d’incidence a diminué dans toutes les classes d’âge, particulièrement chez les personnes de 75 ans et plus (-19%) qui restent toutefois les plus fortement touchées par le SARS-CoV-2.
Le nombre de nouvelles hospitalisations de patients CoVID-19 a diminué de 10% en semaine 06 (9 921 versus 11 063 en semaine 05), alors que le nombre de nouvelles admissions en réanimation était stable (1763 en semaine 06 versus 1767 en semaine 05). Le maintien à un niveau très élevé du nombre d’hospitalisations, notamment en réanimation, demeure préoccupant du fait de tensions persistantes sur le système de soins depuis plusieurs semaines, avec des situations hétérogènes selon les régions.
Le nombre hebdomadaire de décès, incluant les décès liés à la COVID-19 survenus en milieu hospitalier et dans les établissements médico-sociaux (décès survenus à domicile non inclus) était en légère diminution en semaine 05, mais restait élevé avec 2 869 décès (versus 2 949 en S04, soit -3%).
Les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France et Île-de-France présentent en semaine 06 les plus forts taux d’incidence (supérieurs à 200/100 000 habitants), ainsi que destaux d’hospitalisations parmi les plus élevés en métropole.
Des indicateurs plus favorables chez les 75 ans et plus
En semaine 06, les personnes de 75 ans et plus restaient fortement touchées par le SARS-CoV-2. Toutefois, pour la seconde semaine consécutive, le taux d’incidence était en nette diminutiondans cette classe d’âge, ainsi que le taux de positivité. Plusieurs facteurs ont pu contribuer à la diminution des nouvelles contaminations dans cette classe d’âge particulièrement vulnérable. La part des personnes âgées de 65 ans et plus parmi les contacts à risque diminue depuis S01, ce qui pourrait refléter une attention particulière à éviter les situations d’exposition à risque des plus âgés. D’autre part, les campagnes de vaccination, qui ciblent particulièrement cette classe d’âge, ont permis d’augmenter leur couverture vaccinale. Ainsi, selon les données issues de Vaccin Covid 22,5% de la population âgée de 75 ans et plus avait reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19 au 16 février 2021.
Suspicion de variants : un suivi renforcé via le système de surveillance SI-DEP
En complément et relais des premières enquêtes Flash, Santé publique France a procédé aux premières analyses des données de SI-DEP relatives aux résultats des tests de criblage qui permettent de suspecter des infections par des variants d’intérêt. En effet, aujourd’hui, ces tests de criblage doivent être réalisés systématiquement après tout diagnostic d’une infection à SARS-CoV-2 et leurs résultats sont intégrés dans SI-DEP depuis le 25 janvier 2021. Leurs résultats permettent de suspecter la présence d’un variant 20I/501Y.V1 (UK), celle d’un variant 20H/501Y.V2 (ZA) ou 20J/501Y.V3 (BR) (sans distinction) ou de conclure à l’absence d’un variant d’intérêt.
Après s’être assurée de la qualité et la complétude des données, Santé publique France publie pour la première fois, dans le point épidémiologique du 18 février 2021, l’analyse des résultats des tests de criblage des variants d’intérêt. Cette analyse montre qu’en semaine 06 :
- 36% des tests positifs criblés correspondent à une suspicion de variant 20I/501Y.V1 (UK),
- 5% à une suspicion de variant 20H/501Y.V2 (ZA) ou 20J/501Y.V3 (BR).
Ces variants ont été détectés dans toutes les régions métropolitaines, avec de fortes disparités selon les départements : 40 départements présentaient une proportion supérieure à 30% de suspicions de variant 20I/501Y.V1 (UK) parmi les tests criblés et 8 présentaient une proportion supérieure à 10% de suspicions de variants 20H/501Y.V2 (ZA) ou 20J/501Y.V3 (BR).
L’analyse des données de criblage via SI-DEP permet un suivi quotidien des suspicions de variants d’intérêt connus et une évaluation de leur diffusion sur tout le territoire. En complément, une troisième enquête Flash a été lancée le 16 février 2021 et fait appel au séquençage d’un échantillon aléatoire de prélèvements (en amont de tout criblage) afin de dresser une cartographie complète des types de virus (variants d’intérêt connus ou non) circulants en France. Ces enquêtes Flash aléatoires, qui seront répétées à intervalle très régulier, ont pour objectif d’enrichir une base nationale de séquences permettant des analyses régulières à la recherche de nouveaux variants. Conduites par le CNR Virus des infections respiratoires et Santé publique France, ces analyses croisant les données génomiques et épidémiologiques permettront de détecter d’autres variants et d’évaluer les risques qui leurs sont associés, en lien avec les analyses conduites de manière similaire par d’autres instituts au niveau international.
Poursuite de la campagne de vaccination, des professionnels de santé plus enclins à se faire vacciner
D’après les données issues de Vaccin Covid, la vaccination poursuit son déploiement auprès des publics prioritaires. Au 16 février 2021 :
- 2 357 946 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19, soit 3,5% de la population en France.
- 466 094 résidents en Ehpad ou en USLD et 158 101 professionnels travaillant dans ces structures ont reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19 en France. Il est ainsi estimé que 74,4% des résidents d’Ehpad ou d’USLD et 33,8% des professionnels travaillant dans ces structures ont reçu une première dose de vaccin contre la COVID-19.
Les indicateurs de suivi de la vaccination sont mis à jour quotidiennement et consultables sur Géodes.
L’enquête GERES CAPP-VaCov[1] a recueilli, entre le 18 décembre 2020 et le 1er février 2021, les intentions de vaccination contre la COVID-19 chez les professionnels de santé en France. Ces vagues successives d’enquête montrent une amélioration nette de leur intention à se faire vacciner contre la COVID-19, quels que soient la catégorie professionnelle et le mode d’exercice. Les intentions de vaccination des personnels des Etablissements Sociaux et Médico-Sociaux, incluant les EHPAD, restent cependant les plus faibles.
Publié chaque semaine, le point épidémiologique relatif à la surveillance de la COVID-19 présente une analyse détaillée des indicateurs mis en place par Santé publique France et son réseau de partenaires pour suivre l’évolution de l’épidémie et orienter les décisions publiques.
Consulter le communiqué de presse relatif au point épidémiologique du 18 février 2021
Consulter l’annexe du point épidémiologique hebdomadaire présentant une analyse des résultats des tests de criblage saisis dans SI-DEP mise à jour le 19 février 2021 des variants d’intérêt, intégrant ainsi les données manquantes pour les départements du Gard et du Vaucluse. Les données sont arrêtées au 18 février.
Contacts presse : Santé publique France – presse@santepubliquefrance.fr
[1] Enquête sur les connaissances, attitudes, pratiques et préférences sur la vaccination COVID-19 réalisée par des membres du Groupe d’étude sur le risque d’exposition des soignants aux agents infectieux (GERES) de l’École des hautes études en santé Publique (EHESP) et de la chaire PréVacCI de l’université Jean-Monnet de Saint-Étienne (institut Présage), avec le soutien de Santé publique France.