L’ONSSF a été surprise de découvrir la publication au Journal officiel du 3 mars 2021 d’un arrêté autorisant un protocole de coopération permettant aux infirmier.e.s de réaliser des frottis dans les centres de santé. La réalisation d’un frottis n’est pas seulement un acte technique.
Cela ne consiste pas uniquement dans le fait de poser un spéculum, geste à bien maîtriser pour pouvoir exposer correctement et délicatement le col, puis de réaliser le prélèvement. Elle s’accompagne aussi d’un examen clinique précis nécessitant des compétences longuement acquises en ce qui concerne l’examen macroscopique de la vulve, du vagin et du col de l’utérus.
Nous nous opposons ainsi à la multiplication des examens pour les femmes.
Il est hors de question qu’un premier examen soit effectué par un professionnel de santé, ayant l’expertise de la vie génitale des femmes, pour ensuite déléguer la réalisation du frottis à un deuxième professionnel, multipliant ainsi les actes pouvant faire intrusion dans le corps des femmes. En outre, nous nous étonnons que ce protocole de coopération refasse surface maintenant.
En effet, soumis aux instances la première fois en 2013, il s’inscrivait dans un contexte où la compétence du suivi gynécologique par les sages-femmes était encore plus mal connue qu’actuellement et où le nombre de praticiens pouvant réaliser des frottis était en baisse.
La situation est toute autre en 2021 !
A l’heure où les sages-femmes se mobilisent pour une meilleure visibilité de leur profession afin de permettre aux femmes un meilleur accès à des soins de qualité pour leur santé gynécologique, la publication de ce texte, initié il y a 8 ans, est une insulte faite à notre mobilisation !