Les organisations représentatives des professions de santé au FIF PL (fonds interprofessionnel de formation des professions libérales) signataires de ce communiqué, membres de l’UNAPL, viennent de prendre connaissance des projets du gouvernement concernant le financement de la formation professionnelle des travailleurs indépendants, et des impacts sur le FIF PL, aujourd’hui en danger de disparition.
Aux motifs d’une simplification et d’une plus grande transparence, le gouvernement envisage avant la fin de l’année 2021 de regrouper le FIF-PL dans un premier temps avec le FAF-CEA (Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprise artisanale) et les Conseils de la formation des CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat). Nous ne pouvons accepter cette mesure imposée, qui plus est, sans concertation ni réflexion sur une gouvernance équilibrée.
C’est ce scénario qui devrait figurer dans le plan pour les travailleurs indépendants porté par le gouvernement et qui doit être proposé au président de la République avant l’été.
Ainsi, le FIF PL et tout ce qui a été construit par l’UNAPL et ses organisations membres en matière de formation pour les professionnels libéraux pourrait disparaitre.
Profondément attachées au FIF PL depuis sa création par l’UNAPL en 1993, ces organisations feront tout ce qui est en leur pouvoir pour s’opposer à une dilution de leur fonds formation dans un FAF unique ou à son adossement à un OPCO. En effet, chaque année, c’est plus de 34% des professionnels de santé libéraux qui peuvent se former en bénéficiant du soutien du FIF PL, chiffre beaucoup plus élevé que dans les autres FAF patronaux.
Cet investissement des professionnels libéraux dans la formation continue professionnelle est notamment dû à l’implication des représentants de chaque profession dans la gouvernance et dans la détermination des thèmes prioritaires pour chaque profession. En effet, la connaissance des métiers et de leur évolution permet aux représentants élus au FIF PL d’élaborer des objectifs au plus près des besoins des exercices professionnels. La dissolution du FIF PL et donc de ses représentants dans une
méga-structure fait craindre aux professions représentées au FIF PL une non-prise en compte de leurs réalités, de leurs spécificités d’exercice et donc de leurs besoins de formation.
Le ministre délégué aux PME, Alain GRISET, a pour mission de redonner confiance aux indépendants et aux professionnels libéraux dans la volonté du gouvernement de prendre en compte leurs besoins et spécificités. Le rapport qu’il s’apprête à rendre au président de la République, notamment avec son volet formation, risque d’avoir un effet totalement contraire entraînant une mobilisation importante des professions libérales contre un démantèlement organisé de nos professions.
Les organisations signataires demandent à la ministre du travail que le rapport de 2019 de l’IGAS relatif aux FAF soit communiqués au FIF PL et à l’UNAPL. Nous demandons également que le rapport de la mission de contrôle de la DGEFP en 2016 qui avait montré une gestion saine et pointue du FIF PL soit pris en compte. Le ministre délégué aux PME doit tenir compte dans le plan pour les travailleurs indépendants qu’il doit remettre avant l’été au président MACRON, de la bonne gestion du FIF PL et du travail fait en son sein pour se mettre en adéquation avec les différentes lois concernant la formation professionnelle.